vendredi 7 septembre 2012

Fillon craint "la balkanisation" de l'UMP

Ils se marquant à la culotte. Mercredi soir, Jean-François Copé a musclé on discours à l'encontre de François Fillon, lors d'une réunion publique dans la Sarthe, fief de son adversaire. Vendredi, c'est François Fillon qui riposte dans un entretien au Figaro. L'occasion pour le Premier ministre de montrer sa différence avec l'actuel secrétaire général du mouvement en rejetant la reconnaissance des mouvements, prévue par les statuts du parti mais non appliquée.
Quand Jean-François Copé milite pour donner voix au chapitre à la Droite populaire, humaniste ou centriste au sein du parti, François Fillon est, lui, "favorable à une organisation qui permette à chaque sensibilité de s'exprimer" mais se dit "contre la transformation de l'UMP en confédération de petits partis autonomes qui ne se sentiraient pas engagés par la ligne directrice du parti". Sa crainte? "Après les débats et le vote, l'ensemble des sensibilités doit soutenir la ligne politique définie. Sinon, ce serait la balkanisation de l'UMP", prévient-il.

Sarkozy "aura toujours sa place" dans "notre coeur"

Un premier élément de différenciation, puis un second : quelle doit-être la priorité de l'UMP au lendemain des deux défaites cuisantes à la présidentielle et aux législatives? "L'UMP doit devenir le pôle de rassemblement de la droite et du centre (...) La question des municipales de 2014 est essentielle, mais elle vient immédiatement derrière. Il ne faut pas inverser le calendrier. La priorité est de remettre l'UMP au centre du débat politique. Ce n'est pas seulement le choix de nos candidats qui nous fera gagner mais notre crédibilité retrouvée au niveau national", a ainsi lancé l'ex-Premier ministre, alors que Jean-François Copé a décidé de placer la "reconquête" en 2014 au cœur de sa campagne.
Après quelques critiques adressées à la majorité en place, François Fillon a également été invité à se prononcer sur la future élection municipale à Paris en 2014, pour laquelle son nom circule. "Je veux que les militants soient au coeur du débat. Je défends depuis longtemps la mise en place de primaires pour la désignation des candidats dans les grandes villes. Si j'ai la charge et l'honneur de présider l'UMP, j'organiserai ces primaires dans le courant de l'année 2013", a-t-il dit, confirmant un engagement pris la veille par Valérie Pécresse. Sera-t-il lui-même candidat à Paris? "Cette question n'est pas d'actualité", botte-t-il en touche.
Et en guise de conclusion, François Fillon est revenu sur le brevet de sarkozysme que l'élu de Meaux cherche à apposer sur sa candidature. A la question de savoir s'il serait aux côtés de Nicolas Sarkozy si ce dernier revenait en politique, le député de Paris tranche dans le vif : "Henri Guaino a raison de dire 'laissez Nicolas Sarkozy tranquille'."De toute façon, il aura toujours sa place à l'UMP et dans notre coeur", a-t-il ajouté. De l'art de ménager Nicolas Sarkozy, on ne sait jamais.
 

Aucun commentaire: