vendredi 7 septembre 2012

Hollande dimanche sur TF1 pour répondre à l'inquiétude

Depuis son trou d'air dans les sondages, François Hollande est sur tous les fronts. Les 100 premiers jours du quinquennat et une communication estivale jugée maladroite ont donné l'impression d'une pause malvenue dans l'action gouvernementale. Mais depuis la rentrée, le président martèle que l'heure est à l'accélération, à la pédagogie, au réalisme. "Il faudra du temps (...) et en même temps, il n'y a pas un jour à perdre", déclarait la semaine dernière à Châlons-en-Champagne un chef de l'Etat étrillé par une droite l'accusant de "naviguer à vue".


Le chef de l'Etat veut être beaucoup plus présent médiatiquement. Dimanche, il est l'invité du journal de 20 heures de TF1 pour répondre aux inquiétudes. Il est attendu sur un tour d'horizon des dossiers de la rentrée, nationaux et internationaux. Après les
emplois d'avenir, examinés au début la session parlementaire avancée au 10 septembre, la négociation sur les contrats de génération devrait débuter la semaine prochaine, en vue d'une mise en oeuvre début 2013. L'emploi reste le fil rouge de l'action du gouvernement, alors que la France vient de dépasser la barre symbolique des trois millions de chômeurs.
"Accélérer"
"C'est une rentrée d'inquiétude, d'attente. Il faut traiter d'abord la question de l'emploi, car c'est cela qui prend les gens à la gorge", souligne-t-on dans l'entourage présidentiel. De l'avis de Jérôme Sainte-Marie, de l'institut CSA, "accélérer sur ce thème était devenu une nécessité". "La promesse de volontarisme du début de l'été n'a pas été suivie d'effets. En politisant la question de l'emploi, l'exécutif prenait le risque de la déception", a-t-il dit à Reuters.

La préparation du budget 2013 dans un contexte de maîtrise des comptes publics sera l'autre défi de cette rentrée. Sur la trentaine de milliards restant à trouver, une dizaine devrait être constituée par des baisses de dépenses. La réforme fiscale, que le gouvernement veut la plus juste et équilibrée possible, doit inclure l'imposition à 75% des Français gagnant plus d'un million d'euros par an, selon des modalités qui restent à trouver. "Ça m'étonnerait que le président flanche sur une mesure aussi identifiante", souligne une source gouvernementale.
"Des décisions quand elles sont mûres"
Le gouvernement devrait réviser à la baisse dans les dix jours l'hypothèse de croissance pour 2013, de 1,2% jusqu'ici. Un casse-tête pour l'exécutif, qui doit annoncer un chiffre ni trop haut pour rester crédible, ni trop bas pour rester volontariste sur la croissance. Pour parvenir à l'objectif tout en permettant une baisse des charges sociales, l'un des seuls outils disponibles est une hausse de la CSG, malgré la prudence officielle. Cela permettrait une réduction du coût du travail mais le véritable défi sera de mettre les partenaires sociaux d'accord sur une réforme du marché du travail et, en cas d'échec, la balle sera dans le camp du gouvernement.

Si la gauche a beaucoup dénoncé le bilan du précédent quinquennat, la comparaison avec '"hyperprésidence" de
Nicolas Sarkozy donne, par contraste, une impression de lenteur. "Avec Nicolas Sarkozy, c'était rapide : tout était décidé avant même de faire semblant de négocier", ironise un ministre. "Au-delà du déni de démocratie, la méthode était surtout inefficace". A l'Elysée, on juge "important d'annoncer des décisions quand elles sont mûres" et l'on se dit prêt à "deux ans difficiles", avant une embellie "à l'automne 2013" et une fin de quinquennat plus lumineuse. François Hollande devrait donc lancer dimanche un message de « confiance », mot clé de cette semaine et surtout de patience
 

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