mardi 30 octobre 2012

35 heures : Ayrault tente d'éteindre l'incendie

Le Premier ministre tente d'atténuer la polémique qu'il a lui-même suscitée. Jean-Marc Ayrault est revenu mardi, lors des questions au gouvernement, sur sa déclaration publiée le matin même dans Le Parisien/Aujourd'hui en France. Interrogé sur un éventuel retour aux 39 heures, il affirmait qu'il n'y avait pas "de sujet tabou". Des propos qui ont été contredits par son ministre du Travail, Michel Sapin, et largement commentés par la droite, qui y voyait un nouveau couac gouvernemental.
A l'Assemblée nationale, le chef du gouvernement s'est voulu plus ferme : "Je vais vous décevoir : la position qui est la mienne et qui a toujours été la mienne, c'est que la durée légale du travail est de 35 heures et elle ne changera jamais tant que la gauche sera au pouvoir", a-t-il affirmé, répondant à une question du président du groupe UMP, Christian Jacob, qui a ironisé sur le "recadrage" dont il aurait fait l'objet de la part de son ministre du Travail. "C'est l'engagement qui est celui du Premier ministre et du gouvernement, il n'y a pas de proposition possible", a enchaîné le chef du gouvernement. Avant d'ajouter : "Nous, nous avons choisi les 35 heures, à partir desquelles se déclenchent les heures supplémentaires."

"Le droit du débat existe"

Déjà très vite, mardi matin, le chef du gouvernement avait atténué ses propos en assurant sur France Info qu'il n'était "pas question de revenir sur les 35 heures parce que ce n'(était) pas la cause de nos difficultés économiques". Se justifiant de ses propos tenus dans Le Parisien/Aujourd'hui en France, Jean-Marc Ayrault a expliqué devant les députés avoir parlé de "débat parce qu'en démocratie, le droit du débat existe". "Ce n'est ni de la faiblesse ni de la maladresse mais de la politesse", a-t-il encore déclaré en évoquant le lecteur qui l'avait interrogé à ce sujet.
Dans son interview au quotidien, le Premier ministre relevait en particulier que les 35 heures avaient "causé plus de difficultés aux petites entreprises". Dans l'hémicycle, il a fait remarquer à Christian Jacob que l'ancienne majorité n'avait "pas abrogé" en 2007 la loi sur les 35 heures mais, au contraire, l'a "élargie aux très petites entreprises". "Vous êtes très forts en manipulation et en mensonges", a accusé Jean-Marc Ayrault.
Peu avant, une porte-parole des députés PS, Annick Lepetit, avait également tenté de déminer la polémique en dénonçant "la surinterprétation systématique" des propos du Premier ministre. "Il n'y a évidement pas de remise en cause des 35 heures", avait affirmé l'élue de Paris au cours de la conférence de presse hebdomadaire du groupe PS à l'Assemblée nationale.
 

Aucun commentaire: