dimanche 24 février 2013

Exclu TF1. Fillon marque son retour au 20h ce soir

L'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy entame cette semaine un retour médiatique avec en point d'orgue un meeting à La Mutualité mardi à Paris. Quelles sont ses ambitions ? Quelle est sa stratégie ? A-t-il définitivement renoncé à la Capitale ?
L'homme s'est fait relativement discret depuis le conflit pour la présidence de l'UMP. Il orchestre son retour cette semaine, avec dès ce soir un passage au journal de 20h de TF1. Est prévue aussi une interview au Monde, peut-être lundi, avant, bien entendu, le meeting programmé mardi à la salle parisienne de La Mutualité. Une visite au Salon de l'agriculture est planifiée pour jeudi, au lendemain de celle de son rival Jean-François Copé, ainsi qu'un déplacement en Alsace vendredi. François Fillon revient.

La guerre des 30 jours a écorné l'image de l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy. Et ce ne sont pas quelques tweets ou de rares billets sur son blog ni même une prise de parole à l'Assemblée lors du débat sur le mariage gay qui auront rassuré ses soutiens sur ses ambitions en politique et la stratégie pour les servir.
"D'autres horizons"
Les municipales de 2014 à Paris auraient pu le mettre en orbite pour la présidentielle de 2017. L'hypothèse paraît désormais écartée. Cela doit encore être officialisé. Selon un de ses proches cité par l'AFP, "François Fillon ne va pas mentir aux Parisiens. Pourquoi s'engagerait-il dans la capitale alors qu'il aspire à d'autres horizons ? C'est ce qu'il va faire comprendre", ajoute-t-on. « D'autres horizons » ? A tout le moins, la primaire de 2016 en vue de l'élection présidentielle l'année suivante. Pour autant, François Fillon ne devrait pas dire tout de go qu'il vise 2017 mais "comment il entame le chemin qui pourrait le conduire à la primaire de 2016", affirme une autre source filloniste.
Briguera-t-il dès lors la présidence de l'UMP lors de la nouvelle élection, en septembre, à la direction du parti de droite ? S'il rentre à nouveau dans la mêlée, si les candidats retombent dans les mêmes ornières, pourra-t-il encore enfiler un costume de présidentiable au-dessus des divisions et des mesquineries ? A l'inverse, difficile de partir en campagne pour l'Elysée en laissant les rênes du parti à un autre. Selon un proche, "Fillon pèse le pour et le contre. Pour l'instant, c'est 50-50". Il devrait préciser ses intentions au plus tard en juin.
"C'est un peu maladroit"
Dans le baromètre CSA de février, le président de l'UMP, Jean-François Copé, est à 27% (+2). FrançoisFillon caracole à 51% d'opinions positives (+2). Les dividendes sans doute de sa longue présence au sommet de l'Etat, ceux aussi de sa discrétion depuis plusieurs semaines : mais ce capital peut s'user si François Fillon ne se découvre pas davantage sur ses ambitions personnelles, et s'il ne fait pas mentir ses adversaires - et pas seulement - qui critiquent son manque de combativité.
La situation économique de la France, à l'heure où Bruxelles s'inquiète du déficit public français, lui donne l'occasion d'incarner l'opposition à François Hollande : plus que tout autre dans son camp, le dernier quinquennat l'a positionné en gardien de l'orthodoxie budgétaire. Et quand il donne des leçons d'économie au gouvernement actuel qu'il ne "cesse de mettre en garde contre les déséquilibres de sa politique économique et le risque de déclin", il se positionne en homme d'Etat.
Mais comment conserver cette stature, dans les mois à venir, s'il doit ferrailler avec Jean-François Copé et ses soutiens tout en persuadant les Français qu'il ne joue pas dans la même catégorie que ces bouillonnants politiques ?
Mardi soir quand François Fillon présentera sa feuille de route pour les quatre années à venir à la Mutualité, Jean-François Copé sera en audio-conférence avec les cadres de l'UMP. Un événement "prévu de longue date, non médiatisé", selon l'entourage de Copé. "C'est un peu maladroit", commente-t-on chez les fillonistes...

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