C'est un véritable
renversement de situation. Au lendemain de l'ouverture aux électeurs parisiens des inscriptions
pour participer à l'élection, l'ex-ministre Rachida
Dati a annoncé mardi dans une interview au Point qu'elle
retirait sa candidature à la primaire UMP
à Paris en vue des municipales dans la capitale en 2014.
"Que l'UMP désigne
NKM (Nathalie
Kosciusko-Morizet) et commençons la campagne municipale maintenant
! Elle a déjà été choisie par les médias et le système, la réalité est celle-là,
même si je le regrette pour les autres candidats", explique la maire UMP du VIIe
arrondissement de Paris, en ajoutant: "Dans ce contexte, je retire ma
candidature".
Le message est clair. L'ex-ministre abandonne sa candidature et
déroule un tapis rouge à NKM. Une décision plutôt surprenante quand on sait que
ce duel politique était très attendu. Les deux femmes devaient s'affronter à la
primaire fin mai, aux côtés de quatre autres candidats : les conseillers de
Paris Jean-François Legaret et Pierre-Yves Bournazel, le secrétaire national de
l'UMP Chenva Tieu et le conseiller régional Franck Margain (Parti
chrétien-démocrate, associé à l'UMP).
La majorité municipale PS "déconnectée des
réalités"
Pour se justifier, l'ancienne garde des sceaux déclare être
"contre l'idée de faire payer aux Parisiens le sacre de notre candidat". Elle
compare d'ailleurs ce processus de désignation à un "vote censitaire". De plus,
Dati est convaincue que l'UMP peut l'emporter face à la majorité municipale PS,
qu'elle juge "déconnectée des réalités".
Elle relève que "le plus dur n'est pas de gagner la primaire,
mais de rassembler son camp pour gagner Paris". L'ex-garde des Sceaux
(2007-2009) estime que la députée de l'Essonne a levé, "à (ses) yeux" les doutes
sur sa volonté de s'impliquer à Paris, mais elle ajoute qu'aux "yeux des
Parisiens, tout reste à faire". "Chacun doit bien réfléchir à ce que vivent
aujourd'hui les Français, je n'oublie pas que Jean-Marie Le Pen a été élu du XXe
arrondissement au moment où la gauche précipitait le pays dans la crise au début
des années 80".
"Ma crédibilité et ma notoriété seront au service
de mon camp"
Rachida Dati conseille à NKM pour "compenser son défaut
d'implantation" dans la capitale d'avoir "un acte de courage", en allant "dans
un arrondissement où se joue en partie notre victoire, par exemple le XIIe
arrondissement". Comme on lui fait remarquer que Mme Kosciusko-Morizet
souhaitait sa présence à la primaire "afin de lui apporter de la crédibilité",
Mme Dati répond: "Je suis flattée que NKM ait besoin de moi pour asseoir sa
crédibilité à Paris, mais gagner la mairie est plus important que de petites
histoires d'appareil".
Elle assure qu'elle participera "ardemment à la campagne" et
que son "implication sera totale sur le terrain". "Ma crédibilité et ma
notoriété seront au service de mon camp", assure Mme Dati. Questionnée sur sa
propre candidature à sa réélection dans le VIIe arrondissement où elle pourrait
devoir affronter des listes dissidentes, Rachida Dati réplique que "ceux qui
mènent les dissidences ne servent que les intérêts des socialistes". "Ce ne sont
que des aventures personnelles", selon elle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire