dimanche 30 juin 2013

A Paris, NKM soigne ses réseaux

Elle est partout. Nathalie Kosciusko-Morizet n’a pas attendu d’être désignée candidate UMP à la mairie de Paris après sa victoire à la primaire début juin pour être en campagne permanente. Depuis qu’elle brigue l’Hôtel de Ville, l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy multiplie les rencontres avec les différents réseaux parisiens.
Début juin, l’ex porte-parole du candidat UMP à la présidentielle participait ainsi au 2e congrès des Communautés juives de France. Comme la socialiste Anne Hidalgo, sa principale adversaire présente ce jour-là, NKM entretient des bonnes relations avec la communauté juive, patiemment tissées lorsqu’elle était maire de Longjumeau. Cérémonies commémorant la Shoah, dîner du Crif le 20 mars, remise du prix Copernic le 14 juin par l’Union Libérale Israélite de France… NKM soigne particulièrement ses relations avec les responsables de la religion. Très courtisée, la candidate tente de répondre aux nombreuses sollicitations. Le 25 mai, elle était invitée par l’Union de la communauté algérienne de Paris avec un autre candidat à la primaire, Pierre-Yves Bournazel.
Pas un réseau n’est oublié par la députée, qui a notamment rencontré en mai le conseiller régional UDI Alexis Govciyan, personnalité incontournable chez les personnes d’origine arménienne. Mercredi dernier, elle rencontrait la communauté ultramarine. Dans sa conquête des Parisiens d’outre-mer, NKM peut compter sur Samia Badat-Karam et sur Nathalie Fanfant, deux secrétaires nationales de l’UMP. Le même soir, Nathalie Kosciusko-Morizet était conviée à un dîner-débat par le Club du XXIe siècle, qui regroupe les élites issues de l’immigration. Un cercle cofondé par Chenva Tieu, ancien concurrent de NKM avant d’être déclaré inéligible et de se rallier à la candidate. Cet entrepreneur né au Cambodge mobilise les dirigeants d’entreprises et la communauté asiatique du XIIIe arrondissement. NKM la rencontrera d’ailleurs le 4 juillet lors d’un grand dîner organisé à la maison des Polytechniciens, où 500 personnes sont attendues.

Les chiraquiens en renfort

Ils étaient moins nombreux, en mai, pour rencontrer la candidate de l’UMP. Ce jour-là, une quarantaine de personnes originaires de Corse ont brièvement échangé avec elle. Si les réseaux Corses ont perdu un peu d’influence, les Auvergnats de Paris sont toujours autant courtisés. Et pour cause : c’est un relais d'opinion puissant parmi les patrons de cafés et de restaurants de la capitale, où ils détiennent souvent les établissements les plus luxueux. Le 10 avril, NKM participait ainsi à la remise du prix littéraire Arverne, organisée par la Ligue Auvergnate et du Massif Central. La candidate était accompagnée de Jacques Godfrain et Jacques Toubon, deux anciens proches de l’ancien maire de Paris Jacques Chirac (1977-1995). "Elle peut compter sur l’aide d’anciens élus parisiens en place sous Chirac", confirme un élu actuel. Même Bernadette Chirac, qui a bien connu le grand-père de NKM, un ancien diplomate, donne un coup de main en mobilisant l’électorat catholique. Fervente pratiquante, Bernadette Chirac s’est opposée au mariage pour tous, quand NKM s’abstenait à l’Assemblée.
Une position qui lui a permis de ne pas se couper de la communauté gay, choyée par l’actuelle majorité socialiste. Le 15 juin, NKM faisait partie de la cinquantaine d’invités lors d’une soirée privée organisée par l’ancien président de Gay lib, Emmanuel Blanc. Le secrétaire national de l’UMP Sébastien Chenu, qui gère les réseaux homos de la candidate, était lui aussi présent.
Celle qui se présente comme une femme "libre et indépendante" suscite aussi l’intérêt de réseaux classés à gauche. NKM, qui n’est pas maçonne, a ainsi été reçue le 11 juin par les francs-maçons du Grand Orient de France (GODF). Anne Hidalgo était déjà passée rue Cadet le 27 mars. "Ce sont deux femmes de qualités, sérieuses. Elles ne se sont pas dérobées aux questions", témoigne un participant. "Hidalgo et NKM se marquent à la culotte", observe, amusé, un ancien candidat à la primaire.
 

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