On ne sait d’elle que son prénom. Nathalie. Pour avoir eu l’audace de s’adresser au président de la République, mardi à Pôle emploi, elle est recherchée par moult médias nationaux.
Et pourtant, les policiers chargés de sécuriser les abords de Pôle emploi avaient bien préparé le terrain. Les militants anti mariage pour tous ayant été fermement priés de scander un peu plus loin, le président de la République, François Hollande, arrive au Pôle emploi de La Roche Nord, mardi matin, à 10 h, sous les vivats de ses supporters, à peine couverts par quelques sifflets hostiles.
Il entame une montée des marches triomphante, entre accolades aux élus de son bord, saluts courtois aux journalistes nationaux de sa connaissance et poignées de main amicales aux militants venus l’acclamer.
« J’ai plus de 50 ans, je suis au chômage depuis un an et demi»
Quand tout à coup, le protocole se grippe. Arrivé au milieu de son ascension, le chef de l’État est pris à parti par un petit bout de femme, bien décidée à lui exposer sa situation.
Cette mère de famille, visiblement au bout du rouleau, déroule son argumentaire. Poliment, mais fermement. « J’ai plus de 50 ans, je suis au chômage depuis un an et demi. J’ai écrit partout et je n’ai jamais reçu de réponse. Aujourd’hui, j’ai dû retourner vivre chez mes parents, qui n’ont pas besoin de ces soucis… ».
«Qu’est-ce vous comptez faire pour les gens comme moi ?»
Visiblement embarrassé par cette requête impromptue, François Hollande interrompt la quinquagénaire : « C’est le but de notre présence ici : trouver d’autres solutions. » La demandeuse d’emploi ne se contente pas de cette réponse sibylline.
« Mais qu’est-ce vous comptez faire pour les gens comme moi ? On est de plus en plus nombreux à retourner vivre chez nos parents. Et on a des enfants à élever en plus… » Le président de plus en plus embarrassé, réitère sa promesse. « On vient trouver des solutions. »
Puis il tourne le dos et poursuit sa route. N’entendant probablement pas son éphémère interlocutrice clamer dans un dernier élan : « Et qu’est-ce qu’on fait ? Pour l’instant, il n’y a rien de concret. »
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