dimanche 25 août 2013

Les impôts en France ont atteint un "seuil fatidique"

Le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn estime que la France doit "absolument" arrêter d'augmenter les impôts et que la discipline budgétaire doit passer par "une baisse des dépenses publiques et non par de nouveaux impôts".

Il ne faut plus augmenter les impôts en France. Les prélèvements obligatoires ont atteint un "seuil fatidique", déclare le vice-président de laCommission européenne, Olli Rehn, dans une interview au Journal du Dimanche. Cet appel survient en plein débat sur le "ras-le-bol" fiscal des contribuables et des entreprises qui inquiète certains responsables socialistes et qui s'est invité à l'université d'été du PS à La Rochelle suite à l'annonce d'une contribution climat-énergie. "Lever de nouvelles taxes aurait pour effet de casser la croissance et de peser sur l'emploi", poursuit Olli Rehn. "La discipline budgétaire doit passer par une baisse des dépenses publiques et non par de nouveaux impôts."

Si la France décide toutefois de continuer sa politique de hausse d'impôts, elle doit privilégier "des impôts intelligents", "au moyen de taxes écologiques à la rigueur", indique-t-il. "Il doit à tout prix éviter de faire peser un fardeau supplémentaire sur le travail. La fiscalité de l'épargne et l'impôt sur les sociétés ont aussi atteint des seuils trop élevés."

Le ministre de l'Ecologie, Philippe Martin, a annoncé jeudi la création d'une "contribution climat-énergie" sans en préciser le montant ni le rythme, une annonce qui a relancé le débat sur les impôts. Dans un rapport sur l'économie française, le Fonds monétaire international (FMI) recommandait à la France d'agir uniquement sur le levier des dépenses et de ne plus augmenter les prélèvements obligatoires pour réduire son déficit public. Le FMI jugeait que la pression fiscale avait atteint un"niveau excessif" et qu'elle pesait sur la confiance des ménages et des entreprises.
   
Dans les colonnes du JDD, Olli Rehn estime également que la France "ne va pas assez loin et assez vite dans la mise en oeuvre" des réformes structurelles et l'appelle à "faire preuve de plus d'audace dans la réforme en cours de son système de retraite et maintenir le cap sur la réduction de ses déficits structurels"."Il y va de son avenir et de sa crédibilité budgétaire", conclut-il.
 

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