vendredi 20 septembre 2013

La chômeuse et le président

s’en voulait sans doute d’avoir paru trop froid, comme indifférent, face à la chômeuse de 51 ans qui l’avait interpellé le 6 août sur les marches d’une agence Pôle de La Roche-sur-Yon (Vendée).
  Tenue à distance par les officiers de sécurité du , Nathalie Michaud avait pris son courage à deux mains pour l’interpeller à la volée sur les seniors pris dans la spirale des petits boulots et CDD. Ballottée entre deux emplois précaires depuis ses 40 ans, elle a dû quitter son logement pour retourner vivre chez sa mère, avec son fils étudiant. Ce jour-là, Nathalie Michaud avait donné un visage aux 600000 seniors chômeurs de la « France d’en bas ».

Un tête-à-tête en pleine crise syrienne

Une image immortalisée par les caméras, au grand dam du président, qui était apparu déstabilisé. « J’aurais dû l’inviter à l’intérieur », confiera-t-il plus tard. Dans la foulée, elle lui avait envoyé un courrier. Surprise! « Il m’a répondu que, si j’étais toujours intéressée, il pouvait me consacrer du temps pour parler du problème des seniors », raconte cette battante.

Un coup de fil plus tard, elle se retrouvait dans son bureau à l’Elysée, fin août, en tête à tête. « Je ne pensais pas qu’il aurait eu le temps, avec toute l’actualité qu’il y avait sur la Syrie! J’étais un peu angoissée, mais c’est quelqu’un qui vous met vite à l’aise, il est très humain, très à l’écoute. On a même plaisanté. » Celle qui est devenue un peu malgré elle la porte-parole des « quinquas » qui galèrent et a ouvert son blog (« Les mendiants de l’emploi ») n’en dévoilera pas davantage. Pour elle, rien n’est vraiment réglé : le 26 août, elle a signé un contrat d’assistante d’éducation dans un lycée. Une embauche programmée avant sa rencontre avec Hollande. Mais il s’agit d’un CDD à mi-temps. « Ça ne me permet pas de sortir de ma situation. Avec 500 € par mois, j’aimerais qu’on me dise comment on fait », glisse-t-elle. Elle l’assure, elle ne voulait pas voir le président pour demander de l’aide, mais « pour parler au nom de tout le monde ». « Mais si on peut m’aider, achève-t-elle, je ne vais pas dire non. »

http://www.leparisien.fr/economie/emploi/la-chomeuse-et-le-president-20-09-2013-3153401.php

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