Les électeurs de droite et d'extrême droite sont les plus remontés. Plus d'un tiers des sympathisants UMP et une petite moitié de ceux du FN promettent d'envoyer un blâme au pouvoir plutôt que de se prononcer sur les enjeux locaux. Ils sont aussi 20% chez les Verts et 18% au Front de gauche. Les catégories populaires se montrent plus déterminées que la moyenne à exprimer leur insatisfaction. Cette politisation du scrutin local se voit surtout dans les grandes villes, où les élus sont de facto plus éloignés des regards que dans une petite commune. Dans les cités de plus de 100.000 habitants, seuls 51% des sondés disent qu'ils voteront au regard des considérations locales.
Fiscalité, sécurité et emploi
De manière générale, les enjeux de proximité cèdent le pas aux sujets nationaux. Crise oblige, les sondés placent la fiscalité, la sécurité et l'emploi au cœur de leurs motivations. Des thèmes régaliens qui ont mis l'exécutif en difficulté ces derniers mois. À l'opposé, les dossiers locaux (stationnement, propreté, animation sportive et culturelle…) arrivent en bas de classement.
De quoi prédire une "vague bleue"? "À ce niveau d'impopularité, on ne peut l'exclure", redoute François Kalfon, fondateur de la Gauche populaire et candidat PS à Melun, une ville dirigée par l'UMP. "Sur le terrain, on me parle plus de l'UMP que du FN. Dans ce climat anxiogène, tout peut arriver", confie-t-il. Les édiles socialistes interrogés par le JDD se disent certes confiants pour eux-mêmes, mais guère rassurés pour leurs homologues.
Reste que l'échéance de 2014 est encore loin des sujets de préoccupation des Français. Le climat peut avoir changé dans six mois. Et les maires PS solidement ancrés ont sans doute peu à craindre. Pierre Cohen, élu PS de Toulouse, élu ric-rac en 2008, reste optimiste et confie au JDD : "J'ai connu, en 1993, une période où l'on rasait les murs. Je ne vois pas cette tempête qu'on annonce dans les médias". D'autres se préparent à affronter le vent.
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