Le député PS de la Nièvre appelle à «éviter les procès en responsabilité» car «chercher des boucs émissaires, c'est une perte de temps» et «une très mauvaise tactique». «La métaphore de la cordée n'est pas à la hauteur des solutions qu'il faut chercher collectivement. On a besoin d'autorité, au sein du gouvernement, mais aussi de modestie dans la recherche de solutions», lance-t-il encore, cinglant.
Christian Paul est l'un des chefs de file de ces députés PS qui clament tout haut, depuis plusieurs mois déjà, leur opposition au gouvernement en matière de politique économique. A leur actif, 41 abstentions socialistes sur le plan d'économies fin avril et 33 sur le budget rectificatif de la Sécurité sociale (PLFSSR) début juillet. Les frondeurs sont surtout parvenus à faire entendre leur opposition au Pacte de responsabilité, qu'ils remettent publiquement en cause. De quoi irriter un exécutif qui a fait de ce pacte la pierre angulaire de son dispositif anti-crise. Et qui compte bien tenir son cap.
«Un gouvernement qui gère au fil de l'eau»
«Certains à gauche tiennent des propos irresponsables», a sermonné un Manuel Valls inflexible, ce dimanche dans le «JDD». Ce lundi, Thierry Mandon embraye et insiste : «Est-ce qu'une seconde, un frondeur pense sérieusement qu'on va abandonner, comme ils le proposent, le pacte de responsabilité, qu'on va arrêter de soutenir nos entreprises ?»... «Ce sont eux qui lâchent», accuse le secrétaire d'Etat.
«On est dans un moment de déflation. Ce ne sont pas les désaccords des socialistes qui sont la cause de cette situation», rétorque Christian Paul. «C'est trop facile, pour un gouvernement qui est tétanisé, qui gère au fil de l'eau, de s'en prendre à sa majorité», enfonce l'élu de la Nièvre, alors qu'en cette rentrée les voyants économiques sont au rouge.
«Ce qui est irresponsable, c’est la politique de l’offre actuellement menée», renchérit un autre frondeur, Laurent Baumel, auprès de «Libération». Et si huit Français sur dix n'ont plus confiance dans la politique du gouvernement, selon un sondage Ifop pour «Le Journal du Dimanche», ce n’est, assure-t-il, «pas lié à un problème de communication ou de clarification de la politique mise en œuvre, mais plutôt au fait que celle-ci ne répond pas à leurs attentes». «Le problème, c’est le cap choisi», martèle le député d'Indre-et-Loire.
Le ton est donné à moins de quinze jours de l'université d'été du PS à La Rochelle, où les frondeurs ont prévu de se rassembler.
http://www.leparisien.fr/politique/majorite-ca-se-crispe-entre-le-gouvernement-et-les-frondeurs-ps-18-08-2014-4071423.php
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