mardi 16 septembre 2014

Ce qu'il faut retenir du discours de Valls

Manuel Valls a réservé mardi lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale quelques annonces et confirmations. Retrouvez les temps forts de l'intervention du Premier ministre.

Hausse du ton face à l'Allemagne

S'il s'est engagé à "maîtriser les dépenses publiques" et à faire, comme promis, 50 milliards d'euros d'économies d'ici à 2017, Manuel Valls a confirmé la nouvelle trajectoire des déficits, revue à la hausse par rapport aux prévisions : "Le déficit des administrations publiques devrait se situer à 4,4% du PIB" cette année, a indiqué le Premier ministre, contre 3,8 initialement. Il sera également de 4,3% en 2015, au lieu des 3% promis à Bruxelles. A ce titre, le chef du gouvernement a affirmé, dans un message à la Commission européenne et à Berlin, que "la France décidait elle seule de ce qu'elle devait faire" en termes économiques et budgétaires. A l'intention d'Angela Merkel, il a prévenu : "L'Allemagne doit assumer ses responsabilités" face à la croissance anémique dans la zone euro. Manuel Valls a d'ailleurs indiqué qu'il rencontrerait la chancelière la semaine prochaine, pour mener un dialogue "sincère et exigeant".

Valls défend l'entreprise, pas le Medef

"Ce sont les entreprises qui créent de la richesse et donc de l'emploi", a assuré le chef de gouvernement, applaudi par la droite. Il a d'ailleurs assuré que "la principale faiblesse de notre économie, c'est la perte de compétitivité de nos entreprises". "Aider nos entreprises, ce n'est pas un choix idéologique, c'est un choix stratégique pour la France", a jugé Manuel Valls, assurant que le pacte de responsabilité n'était pas un "d'augmenter les dividendes ni les hautes rémunérations". Le socialiste s'est en revanche fait plus sévère à l'égard du Medef, lui demandant de ne pas "prendre le risque d'affaiblir, par je ne sais quelle provocation, par je ne sais quelle surenchère, l'indispensable dialogue social qui est la marque de ce quinquennat". Allusion aux propositions chocs formulées par l'organisation patronale lundi.

Des réductions d'impôts en 2015

Evoquant son geste fiscal du printemps dernier, Manuel Valls a jugé qu'"un premier pas a été accompli en direction de plus de quatre millions de ménages, dès cette rentrée". Et a promis de "poursuivre ce mouvement en 2015 : six millions de ménages seront ainsi concernés par la baisse de l'impôt sur le revenu".

Des gestes pour les seniors

Le Premier ministre, qui affirmait au JDD vouloir "compenser l'effet négatif de l'inflation sur les petites retraites", a annoncé une "prime exceptionnelle" pour les retraités percevant moins de 1.200 euros par mois. Il n'a en revanche pas précisé son montant. Manuel Valls a par ailleurs confirmé que le minimum vieillesse serait revalorisé à 800 euros par mois, contre 792 euros.

Pas de "remise en cause des 35 heures"

"Il n'y aura pas de remise en cause des 35 heures ni de la durée légale du travail", a affirmé Manuel Valls comme pour clore le débat ouvert après les propos d'Emmanuel Macron juste avant sa nomination à Bercy. "Réformer, ce n'est pas réduire le Smic. Réformer, ce n'est pas supprimer le CDI" ni "diminuer les salaires dans la fonction publique", a aussi dit le chef du gouvernement. Il a en revanche rappelé le projet du gouvernement d'ouvrir les magasins "le dimanche et en soirée dans les zones touristiques", ainsi que la négociation ouverte sur un assouplissement des seuils créant des obligations sociales aux entreprises.

Les départements ruraux maintenus

Alors que l'exécutif voulait au printemps supprimer les départements, en plus de réduire le nombre de régions, Manuel Valls a annoncé que leur sort serait désormais différent. "Dans les départements dotés d'une métropole", les deux structures seront fusionnées. Dans ceux qui compteront "des intercommunalités fortes", "les compétences départementales pourront être assumées par une fédération d’intercommunalités", a dit le Premier ministre. "Enfin dans les départements - notamment ruraux - où les communautés de communes n’atteignent pas la masse critique, le Conseil départemental sera maintenu".

Deux scrutins en 2015

Avec cette précision sur l'avenir des départements, Manuel Valls a assuré que "la concomitance des élections départementales et régionales n'est plus une obligation", comme l'envisageait jusque là le gouvernement. Le scrutin départemental (ex-cantonal) sera ainsi "maintenu en mars 2015". Les élections régionales, elles, auraient lieu "fin 2015", alors que la nouvelle carte des 13 régions devrait être adoptée ces prochaines semaines.
 

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