samedi 13 août 2011

Une croissance "un peu décevante" pour Baroin

Point mort pour l'activité française. Selon des estimations publiés jeudi par l'Insee, la croissance de l'économie a été nulle (0%) au deuxième trimestre 2011 malgré une "vive" progression au premier trimestre (0,9%)
Un chiffre qui s'explique par la diminution des dépenses de consommation des ménages (-0,7% après +0,4%) et le ralentissement de l'investissement (+0,9% après +1,2%). Toutes les branches de la production se sont repliées, à l'exception de l'industrie agro-alimentaire. Annoncé par les analystes, ce ralentissement de l'activité est toutefois plus marqué que prévu. La Banque de France envisageait encore une progression de la croissance de 0,2% lundi.

Baroin "très confiant"

Très attendue par Bercy, cette estimation devait constituer le point de départ du budget 2012. Et même si cette croissance zéro a été jugée "un peu décevante" par François Baroin, vendredi matin, le ministre de l'Economie s'est dit "très confiant" au sujet de l'économie française. "Nous avons des fondamentaux dans notre économie qui sont solides", a-t-il affirmé sur RTL. "Nous serons en ligne avec les objectifs de croissance" pour 2011 a-t-il ajouté, précisant que le gouvernement maintenait sa prévision de croissance de 2% d'ici la fin de l'année.

Pourtant, pour l'economiste Elie Cohen, "le plus sérieux est de revoir les prévisions de croissance". Il a expliqué sur France Inter que le "2% ne pourrait être "atteint que dans des circonstances exceptionelles" et que l'autre hypothèse de 2% de croissance en 2012 n'était "pas sérieuse".

Pour Pierre Laurent, secrétaire national du PCF: "la croissance nulle de la France n'est pas le fruit du hasard mais bien la conséquence de choix politiques", "le ministre de l'Économie François Baroin, devenu une espèce de témoin de Jéhovah de la croissance perdue, continue d'afficher sa confiance et maintient la prévision de croissance de 2% pour 2011". Pour François Hollande, candidat à la primaire PS: "Avec moins de croissance, la France pourra moins compter sur la rentrée naturelle des prélèvements pour corriger la grave situation des finances publiques. Pour atteindre l'objectif de déficit annoncé en 2011 et rejoindre 3% de déficit en 2013, il faut ouvrir immédiatement une discussion au Parlement sur une réforme de la structure de la fiscalité. Inquiétude enfin sur l'exigence de sincérité de la Loi de finances. La prévision actuelle du gouvernement de 2% sur l'année 2011 est désormais inatteignable sauf performances exceptionnelles en fin d'année".

Du mieux pour l'emploi

Le gouvernement a pu en revanche saluer une autre nouvelle. Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a estimé vendredi que la hausse des créations d'emploi au deuxième trimestre de cette année constituait un "signal positif" de la "vitalité de l'économie réelle", après les "chiffres des demandeurs d'emploi de mai et juin" qui accusaient une nette hausse.

L'économie française a créé au deuxième trimestre de cette année 68.300 emplois nets dans les secteurs marchands non agricoles, selon les premières estimations provisoires publiées vendredi par l'Insee. Il s'agit de "la plus forte augmentation des créations de postes depuis le 1er trimestre 2007", souligne le ministère, qui rappelle qu'en un an, "ce sont 210.600 emplois qui ont été créés".

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