mercredi 16 novembre 2011

2012 : accord a minima entre le PS et EELV

Après plusieurs jours d'empoignade sur la question du nucléaire, écolo et socialistes sont finalement parvenus à un accord pour 2012. Dans cet "accord politique de majorité", validé mardi, les écologistes ont obtenu d'avoir un groupe parlementaire en 2012. Avec un accord portant sur plus de 60 circonscriptions, EELV devrait obtenir de "25 à 30 députés" en cas de victoire de la gauche et "15 députés en cas de défaite". Ce texte d'une trentaine de pages dit que "nous sommes capables de faire un accord de mandature qui permettrait un accord pour les législatives" mais "pas de gouverner ensemble", a résumé sur BFM-TV l'eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit. Selon lui, "nous verrons à la fin" des campagnes électorales "si on peut retrouver une base d'accord pour qu'EELV rentre au gouvernement". "Sinon, il n'y aura pas de ministre EELV, et le débat continuera à l'Assemblée", a ajouté l'eurodéputé
Le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé a lui aussi expliqué que l'idée était de "s'engager sur la mandature parlementaire mais pas dans l'exécutif gouvernemental" pour l'instant. "De facto, il y a une clause de revoyure sur l'EPR et (l'aéroport de) Notre-Dame-des-Landes", les deux points de discorde entre les deux partis. Sur le nucléaire ont été actés la fermeture de 24 réacteurs d'ici 2025 (dont l'arrêt "immédiat" de Fessenheim), l'arrêt du retraitement et de la filière MOX (combustible), une politique ambitieuse en matière d'efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables, mais aussi la réduction de la consommation d'électricité et la mise en place d'une filière d'excellence du démantèlement des réacteurs nucléaires, selon des sources à EELV.


"Accord ambitieux" pour Duflot
Arrivée au Conseil régional d'Ile-de-France où elle est élue,
Cécile Duflot a, devant les journalistes, salué un "accord ambitieux et qui prend acte d'un certain nombre de désaccords", comme sur l'EPR de Flamanville ou l'aéroport Notre-Dame-des Landes près de Nantes. "C'est la volonté partagée de faire preuve de responsabilité et de travailler à une coalition solidaire parlementaire de 2012 à 2017", a-t-elle souligné, satisfaite que PS et EELV aient "trouve des moyens constructifs de s'en sortir".

Une dizaine de militants de Greenpeace vêtus de combinaison blanche ont bloqué mardi les accès au siège du PS, rue de Solférino à Paris, pour protester contre la position de François Hollande. "M. Hollande, changez l'avenir, stoppez l'EPR" ou "M. Hollande, libérez-vous du nucléaire", pouvait-on lire sur des banderoles tenues par des activistes contre les grilles du PS. L'organisation écologiste a investi les lieux vers 16H45 avec une dizaine de militants et quatre véhicules pour interpeller le candidat socialiste à la présidentielle, peu de temps avant le bureau national du PS où devait être voté l'accord politique conclu avec Europe Ecologie-Les Verts (EELV). "Si cet accord (sur le nucléaire) est adopté par EELV et le PS, (...) il est clair que François Hollande ne sera pas le candidat du changement ni celui du rassemblement ", a estimé dans un communiqué Karine Gavand, chargée des questions politiques à Greenpeace France. Si l'organisation salue l'abandon de la production du combustible Mox mentionné dans l'accord PS-EELV, elle qualifie de "fausse bonne nouvelle" la fermeture de 24 réacteurs d'ici 2025 y figurant : "Elle implique la prolongation de la durée de vie de nombreux réacteurs. C'est une décision inacceptable après l'accident nucléaire de Fukushima, qui a prouvé encore que le nucléaire sûr n'existe pas", a souligné Karine Gavand.

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