vendredi 30 mars 2012

Sarkozy veut réduire les charges des agriculteurs

Le monde rural était au centre des débats de campagne jeudi à Montpellier. Sept candidats à la présidentielle se sont succédés au congrès de la Fédération nationale des syndicats agricoles (FNSEA), invités à exposer leurs propositions sur ce secteur. Trois postulants - Nathalie Arthaud, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou - avaient décliné l'invitation lancée par le principal syndicat agricole français aux côtés d'une vingtaine d'organisations du monde rural. A la tribune, Nicolas Sarkozy s'est engagé à négocier auprès de la Commission européenne un allègement des charges pour les agriculteurs. Comme les six autres candidats, il a annoncé des mesures en faveur du stockage de l'eau, alors que pourrait démarrer en France une nouvelle période de sécheresse plus précoce que celle de 2011.


Nicolas Sarkozy a aussi défendu son projet de "small business act". "Depuis 1994, nous (l'UE) avons ouvert tous nos marchés publics en Europe" alors qu'"au Japon, le seul marché public ouvert (est) l'eau, en Chine, aucun marché (n'est) ouvert", a-t-il également rappelé. "Les choses sont simples : réciprocité ou dans un an on appliquera des règles. Ca vaut pour l'agriculture, ce qui permettra de protéger nos agriculteurs", a-t-il ajouté, sous les applaudissements.

Le président-candidat a également taclé ses adversaires François Hollande et Eva Joly, en les nommant, affirmant notamment que le candidat PS qualifiait sa "TVA anti-délocalisation" d'"impôt des pauvres", alors que lui voyait dans cet impôt le moyen de lutter contre les délocalisations et de renforcer la compétitivité, sinon, "c'est la mort" des entreprises. En revanche, sans la nommer, le président candidat a critiqué Marine Le Pen. "La personne qui m'a précédé devrait arrêter de taper sur l'Europe car sans l'Europe, il n'y aurait pas de PAC (Politique agricole commune) et sans la PACF, il n'y aurait plus d'agriculteurs en France", a-t-il dit.


Marine Le Pen s'en prend au président de la FNSEA



Invitée à s'exprimer, celle-ci s'en est prise au président du syndicat, Xavier Beulin, aussi président de Sofiprotéol, établissement financier de la filière française des huiles et protéines végétales. Sofiprotéol détient ainsi le contrôle des huiles Lesieur. La dirigeante frontiste s'est déclarée "surprise" de constater que l'un des thèmes sur lesquels les candidats étaient invités à plancher "semblait plus consacré aux intérêts personnels de Xavier Beulin". La candidate du FN l'a qualifié de "mauvais lobbyiste"."Vous êtes favorable aux OGM, vous espérez augmenter vos marges en les imposant aux Français, c'est votre droit, mais le mieux, c'est d'oser le dire franchement", a-t-elle ajouté sous les huées de la salle. "Me faire traiter de lobbyiste et d'être maqué avec les milieux financiers, je conteste", a déclaré Xavier Beulin, interrogé sur cette attaque. "Oui, j'assume de présider un organisme important dans une filière agricole, mais je le fais au nom des producteurs agricoles et je n'ai aucune leçon à recevoir de Marine Le Pen dans la mesure nous essayons de rapporter de la valeur au producteur", a-t-il ajouté.


Eva Joly, la candidate EELV, s'est dite satisfaite de l'accueil des agriculteurs. "Nos idées progressent de jour en jour, de plus en plus d'agriculteurs se mettent à l'agriculture biologique ou éco-biologique car ils s'en sortent mieux", a-t-elle affirmé. "J'en ai assez des caricatures chez certains politiques et aussi chez certains agriculteurs", a affirmé Eva Joly tout en reconnaissant que "la caricature fonctionne aussi dans l'autre sens", celui des écologistes. Elle s'est défendue d'une "écologie punitive", un concept lancé par Xavier Beulin, président de la FNSEA, principal syndicat agricole français, très remonté contre les règles environnementales imposées aux agriculteurs. Pour Mme Joly, cette formule est "le vocabulaire de personnes qui ne souhaitent pas voir la réalité en face et qui pensent que nos propositions sont faites pour les punir". Devant les journalistes, Mme Joly a critiqué l'autorisation dont vont bientôt bénéficier les agriculteurs pour construire des retenues d'eau jusqu'à un certain volume.


Hollande et Bayrou disent croire aux "corps intermédiaires"


Alors que François Hollande et François Bayrou ont affirmé chacun qu'ils croyaient "aux corps intermédiaires", que lui-même avait critiqués, notamment les syndicats, Nicolas Sarkozy a tenu à mettre les choses au point devant la FNSEA : "il m'est arrivé de parler des corps intermédiaires. Il y a des corps intermédiaires qui ont une seule idée : de bloquer et de casser" toute discussion. "Et puis il y a des corps intermédiaires qui prennent leurs responsabilités pour défendre les réformes". Jacques Cheminade et Nicolas Dupont-Aignan se sont également exprimés.
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