mercredi 23 février 2011

Hollande-Strauss-Kahn, la rencontre secrète

François Hollande et Dominique Strauss-Kahn se sont rencontrés à la demande de ce dernier dimanche 20 février à midi, pendant une heure, dans un appartement du quartier Montparnasse à Paris. Le directeur du FMI voulait sonder le député de Corrèze sur ses intentions en vue de 2012. Il a noté sa progression depuis leur précédente rencontre en novembre et pris la mesure de la détermination du probable candidat aux primaires du PS.




DSK ne lui a pas demandé formellement s'il se retirerait s'il était lui-même candidat, mais lui a fait comprendre que la condition de son retour était de réunir des conditions optimales. En langage clair, que le terrain soit dégagé pour éviter une bataille pénible entre socialistes. François Hollande lui a répété ce qu'il a confié dans Le Point en kiosque jeudi 24 février : "Je suis dans un processus qui m'amènera, après les cantonales, à me déclarer." Il lui a affirmé que son intention était d'aller au terme de sa logique. Dans Le Point, il affirme : "Je suis décidé à mener la bataille jusqu'au bout. Je n'ai aucun engagement vis-à-vis de Dominique. Je suis candidat pour gagner, pas pour figurer ou négocier. La candidature de Strauss-Kahn est vulnérable. Il ne me fait pas peur."




Tournée




Les proches de DSK avaient approché ceux de Hollande pour lui demander s'il se retirerait de la course dans l'hypothèse où le patron du FMI se lançait. La réponse fut négative. L'ex-premier secrétaire est toujours dans cet état d'esprit : "Dominique aimerait que tous les candidats importants lui fassent un cortège pour sa victoire. Mais cela ne marche pas comme cela. Il faut mériter les lauriers." François Hollande est bien décidé à démontrer qu'il les mérite lui-même. Il a dû laisser passer l'occasion en 2007 face à l'irrésistible ascension de sa compagne de l'époque Ségolène Royal. Cette fois-ci, il sent qu'"il se passe quelque chose " autour de sa personne. Les sondages enregistrent sa progression. Il est au plus haut de sa cote depuis la dernière présidentielle et sa tournée en province attire de plus en plus de monde.




Sa détermination n'est pas seulement une posture destinée à nourrir une stratégie de dissuasion. Si DSK décidait d'être candidat, il trouverait sans doute François Hollande sur sa route. Voilà le patron du FMI prévenu.


http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/sylvie-pierre-brossolette/hollande-strauss-kahn-la-rencontre-secrete-23-02-2011-1298471_220.php
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