L'écologiste et la socialiste ont fait campagne commune dans la Sarthe, que la gauche rêve de ravir à la droite aux cantonales
Martine Aubry et Cécile Duflot s'affichent en bonnes copines qui rigolent et s'offrent des bonbons. Dans le train qui les mène de Paris au Mans (Sarthe) mercredi après-midi, la patronne du PS et la secrétaire générale d'Europe Écologie-Les Verts soufflent après 48 heures de négociations entre les cinq formations de gauche qui ont abouti à un accord de désistement réciproque... Quasi-accord en fait puisque sur quelque 2 000 cantons, les écolos ont décidé de se maintenir dans 37 cas face à un candidat de gauche. Certains socialistes le déplorent, à l'instar de Jean-Christophe Cambadélis qui y voit "un accroc dans l'union". Aubry, elle, positive et assure que "jamais la gauche et les écologistes n'ont été aussi unis".
Entourées d'une impressionnante meute de journalistes, les deux femmes arrivent à destination, accueillies aux cris de "Martine, avec nous !" par des employées de La Poste en colère contre leurs conditions de travail. L'absence du porte-parole du PCF Pierre Laurent est remarquée puisqu'il avait participé avec Aubry et Duflot à la soirée péniche au soir du premier tour, ce qu'avait déploré son allié au sein de Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon. Mais Martine Aubry balaie les soupçons de tensions. "Pierre Laurent est sur le terrain, comme Jean-Luc Mélenchon, Jean-Pierre Chevènement (MRC), Jean-Michel Baylet (PRG). L'important c'est que tout le monde fasse campagne." Pour "amplifier le score du premier tour", Aubry a "envie de lancer un appel à la mobilisation".
"On est gai ici"
La visite éclair démarre dans le fief de François Fillon, que la gauche veut ravir le 27 mars. Le match sera serré puisqu'il manque trois cantons à la gauche pour l'emporter. Deux ou trois sont à portée de main, mais trois autres posent problème. Après une balade à pied dans un quartier en rénovation, la traversée du hall d'entrée d'un centre commercial regroupant Flunch, Carrefour et H&M et quelques poignées de main aux Manceaux, Aubry et Duflot rejoignent le candidat Christophe Counil pour une réunion publique.
Elles acceptent volontiers le pot de rillettes du Mans que leur offre la députée de la Sarthe Marietta Karamanli puis lancent leur message. Avec "la volonté de travailler ensemble dans la diversité", la gauche et les écologistes "construiront ensemble d'autres printemps", s'enflamme Cécile Duflot. "Bien sûr qu'on est gai ici, parce que ça va bouger. Nous avons collectivement la possibilité de faire renaître l'espoir", poursuit Martine Aubry.
"Pas de leçons à recevoir" de Fillon
Au même moment, à Paris, François Fillon dénonce "les torrents d'insultes" lancées par l'opposition à Sarkozy et à sa majorité. Il accuse la gauche de créer "un climat qui laisse penser que tout est possible dans la République, y compris les votes les plus extrêmes". En prenant connaissance de ces propos, Duflot et Aubry s'étranglent, alors même que la majorité explose autour de l'attitude à adopter face à la montée du Front national. "Nous n'avons pas de leçons à recevoir de lui", rétorque Martine Aubry, qui accuse Fillon de "faire partie de cette droite qui est en train de perdre son âme".
Pour affronter la droite en 2012, le PS et EELV devraient avoir chacun leur candidat au premier tour, mais les deux femmes promettent d'unir leurs forces. "Nous allons travailler à un projet commun pour montrer aux citoyens qui ont voté par colère qu'il y a une alternative en 2012", assure Cécile Duflot. Le PS présentera son projet présidentiel dans la foulée des cantonales, mais des groupes de travail se mettront en place mi-avril entre les deux formations pour plancher sur une plate-forme commune. Viendront alors les délicates discussions autour de l'accord pour les législatives. Les Verts réclament au moins un groupe parlementaire en 2012. Il sera alors temps de reprendre les négociations.http://www.lepoint.fr/politique/cecile-duflot-et-martine-aubry-ensemble-pour-faire-renaitre-l-espoir-avant-2012-23-03-2011-1310637_20.php
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