jeudi 31 mars 2011

Les ultras de l'UMP se posent en rempart face au FN

Le collectif des 44 députés UMP de La Droite populaire, formé il y a quelques mois pour "droitiser" la majorité face à la poussée de Marine Le Pen, connaissait mercredi une première consécration en étant reçu par le Premier ministre François Fillon à Matignon. Ses membres se définissent comme "gaullistes" - voire "anarchistes de droite" - et se voient en mission de reconquête des électeurs de droite sensibles aux sirènes du Front national. "Nation", "sécurité", "politique familiale", sous la bannière du drapeau tricolore, le collectif, lancé le 14 juillet 2010, est surtout animé par des élus du Sud-Est, confrontés dans leur fief à un FN au plus haut depuis les années 1980. C'est le cas du cofondateur du collectif, Thierry Mariani, ex-député du Vaucluse devenu ministre. "Après les régionales, tout le monde disait que la présidentielle de 2012 se jouerait au centre. Au contraire, le curseur a bougé à droite. "

"Il est incontestable que nous sommes une digue face au FN", poursuit Lionnel Luca (Alpes-Maritimes), qui veut "éviter que les électeurs de l'UMP restent chez eux et que quelques-uns franchissent le pas vers le Front". "On aime la Nation et on ne veut pas en laisser le monopole à l'extrême droite. On vient du gaullisme, pour la plupart, ou du libéralisme", proclame Lionnel Luca, en citant ses mentors (Chaban-Delmas, Jobert). "Si la droite avait toujours été la droite, ajoute un autre artificier du collectif, Christian Vanneste (Nord), et si les gaullistes avaient toujours été gaullistes, le FN n'existerait pas".
Défenseurs des "petits"
Le collectif, qui se réunit une fois par semaine, a choisi un mode de fonctionnement très souple, sans bureau ni instances précises. "On est des anarchistes de droite : il n'y a pas de chef", plaisante Lionnel Luca. Sur le fond, le collectif se pose en défenseur de ces "petits" que vise aussi Marine Le Pen :
"La Droite populaire veut que le gouvernement se concentre sur les classes moyennes. En ce moment, taxer les profits pétroliers et maîtriser le prix de l'énergie est une exigence".
Pour marquer leur différence, les "44" surfent aussi sur les thèmes identitaires. Mercredi, le Sénat a d'ailleurs tempéré leur zèle en retoquant leur amendement qui supprimait l'automaticité de l'acquisition de la nationalité pour les jeunes étrangers de 18 ans. La sécurité est au coeur de leurs préoccupations. "Dans ma circonscription, quand un Français me lance : Monsieur le député, je ne peux plus sortir à 17H00, je me dis qu'il faut des parlementaires profondément républicains qui s'approprient ces questions", argue Elie Aboud. En plein débat sur la laïcité, le collectif a auditionné mercredi à l'Assemblée un aumônier des armées pour qui la "laïcité" des troupes françaises est bafouée par "l'islam" en Afghanistan. Jean-Claude Bouchet (Vaucluse) a relayé ses inquiétudes en demandant... une commission d'enquête.

La Droite populaire espère peser sur le programme de l'UMP 2012. "C'est une réponse à une réflexion de Borloo, qui a dit : La Droite populaire n'a pas de projet. Je pense que nous avons davantage d'idées que le Parti radical", lance Christian Vanneste. "On pèse au moins autant que les radicaux !", proclame Thierry Mariani. Un haut responsable parlementaire UMP qualifie le groupe des 44 "d'activistes". "Le groupe UMP est déséquilibré par la Droite populaire. C'est mortel ! Il y a un risque d'affaiblissement majeur", assure ce haut responsable.
http://lci.tf1.fr/politique/2011-03/les-ultras-de-l-ump-se-posent-en-rempart-face-au-fn-6337036.html

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