jeudi 31 mars 2011

PS: Controverse sur l’organisation des primaires

"Objectivement, ça va être le grand bordel", avertit sans détour Guy Delcourt, maire de Lens, à l’origine d’un site Internet au nom sans équivoque: non-aux-primaires.fr. Joint mercredi par leJDD.fr, l’élu explique que "les primaires telles qu’elles sont organisées" constituent une menace pour le Parti socialiste. Les primaires, officiellement célébrées au PS comme une avancée démocratique, pourraient-elles devenir un piège?
Guy Delcourt redoute le fait que la simple signature d’une déclaration sur l’honneur d’"adhésion aux valeurs de la gauche" ne suffise pas à empêcher les tentatives de déstabilisation. Quiconque s’est inscrit sur les listes électorales avant le 31 décembre 2010 pourra participer au scrutin. "N’importe qui va pouvoir venir, y compris les amis de madame Le Pen, qui sont capables de tout", s’inquiète l’élu du Pas-de-Calais. "Dans ma ville de Lens, il y a 24.000 électeurs. Comment allez-vous contrôler que telle personne a voté dans tel bureau de vote?", pointe-t-il. Selon lui, une solution simple serait de demander aux électeurs de s’inscrire au préalable sur un site Internet.

Des primaires à moindre coût

La démarche aurait un autre avantage: évaluer à l’avance la participation au scrutin, qui doit se tenir le 9 octobre, avec un éventuel second tour le 16. "Il vaut mieux savoir avant le scrutin combien de personnes sont intéressées. Si jamais cette consultation n’avait pas de succès, cela entraînerait des dégâts collatéraux considérables", juge Guy Delcourt. L’inquiétude ne paraît pas totalement injustifiée. Mercredi, Europe 1 révélait que le PS prévoyait des primaires "à bon marché", allouant à chaque candidat un budget de 30.000 euros. Aucun grand meeting national n’est envisagé et la couverture médiatique devrait être légère. Seul un débat entre les deux finalistes sera télévisé.
Dans ces conditions, ceux qui s’opposent au principe même des primaires voient leurs arguments renforcés. En février dernier, Michel Vauzelle, le président PS de la région Paca, confiait au JDD: "Cette bataille risque d’être fatale puisqu’elle va diviser non seulement la gauche, mais aussi le PS à la veille des élections." Sans être opposé au principe d’une ouverture de la désignation du candidat socialiste au-delà des militants, Guy Delcourt estime qu’il "ne faut pas que cette ouverture soit loupée". Avant d’ajouter: "Il ne faut pas qu’on nous refasse le coup du congrès de Reims." En novembre 2008, Martine Aubry y avait triomphé de Ségolène Royal. A quelques dizaines de voix près et au prix d'une intense polémique...
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