mardi 26 avril 2011

Sortie du nucléaire: Hulot franchit le pas

Bienvenue au club!" Contacté lundi matin par leJDD.fr, le député écologiste Noël Mamère se félicite "sans aucune arrière-pensée" de la position prise quelques minutes plus tôt par Nicolas Hulot. En déplacement en Alsace, auprès de militants antinucléaires locaux qui réclament la fermeture de la centrale de Fessenheim, le candidat à la primaire EELV a franchi le Rubicon: "L'objectif de sortir du nucléaire est un objectif prioritaire", a asséné, sans ambages, celui qui se voit souvent accusé par ses détracteurs d'entretenir le flou sur le sujet et dont la Fondation écologique est sponsorisée par EDF depuis sa création en 1990. "C'est un changement d'état d'esprit (…) je chemine, je ne suis pas un dogmatique", a d'ailleurs reconnu l'animateur devant des journalistes, "horrifié par ce qui se passe à Fukushima et horrifié par le désarroi immense des acteurs politiques et scientifiques" face à la catastrophe.

"Position claire" ou "posture"?

"Fukushima est une démonstration qui achève de me convaincre que le nucléaire ne peut plus être la réponse à l'avenir énergétique de la planète", a encore dit Nicolas Hulot qui plaide désormais pour "un mix énergétique digne de ce nom". "Je faisais partie de ceux qui accordaient une certaine confiance aux arguments des ingénieurs pronucléaires. Leurs arguments s'émoussent aujourd'hui à l'épreuve des faits", a ajouté celui qui, suite au drame de Fukushima, s'était "seulement" déclaré favorable à "un référendum" sur la question du nucléaire français. Une prise de position jugée insuffisante dans les rangs écolos - qui réclament depuis 25 ans la sortie planifiée du nucléaire - d'autant que Nicolas Hulot avait soigneusement évité le sujet, le 13 avril dernier, lors de son discours de candidature à la primaire écologiste. "Il y a une énorme ambiguïté sur le nucléaire", avait alors pointé du doigt sa principale rivale, Eva Joly, le lendemain sur RMC. Or, ce lundi, veille du 25e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, l'"ambiguïté" a laissé la place "à une position claire", se réjouit Noël Mamère, soutien affiché de l'ancienne magistrate dans la course élyséenne.
Pour autant, les déclarations de Nicolas Hulot ne satisfont pas tout le monde. Egalement contacté par leJDD.fr lundi matin, Stéphane Lhomme, troisième candidat déclaré à la primaire écologiste, n'accorde aucun crédit aux propos de l'ex-présentateur d'Ushuaïa. "Nicolas Hulot ne fait que répondre à des figures imposées par la campagne", s'indigne l'ancien de Sortir du nucléaire. En clair, "il adopte une posture par rapport à la primaire. Il n'y a aucune sincérité dans ces déclarations", estime-t-il. Et le militant antinucléaire bordelais d'enfoncer le clou: "Nicolas Hulot est l'homme des contrats avec EDF, il ne peut pas se blanchir – ou plutôt se verdir – du jour au lendemain." Autant dire que celui qui présente une candidature ouvertement anti-Hulot est loin de vouloir baisser les armes. "C'est à lui de retirer sa candidature à mon profit", estime-t-il au contraire. "Maintenant que Nicolas Hulot est converti à la sortie du nucléaire, il pourra être utile. A quoi? "A coller des affiches et distribuer des tracts!"
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