jeudi 23 juin 2011

Boutin, "obligée" par la France

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Sale temps sur Montfermeil mardi matin. Mais la morosité climatique n’aura pas eu raison des sympathisants du Parti Chrétien-Démocrate de Christine Boutin, venus dans la ville de Seine-Saint-Denis pour l’entendre se déclarer candidate à l’élection présidentielle de 2012. "Je vous remercie d’avoir bravé les intempéries", s’amusait d’entrée de jeu le maire de la commune, Xavier Lemoine, proche de l’ancienne ministre du Logement de Nicolas Sarkozy.
Dans la médiathèque du domaine Formigé, propriété de la ville, les cadres de ce mouvement toujours associé à l’UMP patientent près des rangées de livres. C’est là que trône l’estrade sur laquelle leur présidente est attendue. "C’est important d’affirmer les valeurs telles que celle de la famille ou de la solidarité", commente Bertrand, délégué du parti dans les Yvelines. "En 2007, nous avons adopté la position très courageuse de soutenir Nicolas Sarkozy, qui portait l’essentiel de ce à quoi nous croyons. Mais depuis, il y a eu des dérives et un manque de courage pour porter ces valeurs".

"La France est belle", mais...

Celle qui incarnerait mieux ces valeurs en 2012, ce serait donc Christine Boutin. Déjà candidate en 2002, obtenant 1,19% des voix, la voici de nouveau en piste pour la prochaine échéance. Appelée par le maire Xavier Lemoine, l’ancienne députée des Yvelines entre en scène sur une musique digne d’un vrai meeting américain.
"La France est belle", attaque Boutin, malgré le tableau plutôt anxiogène du pays qu’elle dresse : unité nationale menacée, inégalités salariales croissantes, hausse des suicides, dépression… Dans la salle, silence total. Pour autant, l’ancienne ministre souligne les efforts entrepris depuis 2007, malgré le fait que "rien de fondamental sur les questions essentielles" n’ait été entrepris. "Les effets d’annonce sont souvent des annonces sans effet", lance-t-elle à l’auditoire.

L’hymne mais pas de questions

Arrive la déclaration officielle, après dix minutes de ce constat sans équivoque : "Aujourd'hui, la situation de la France m'oblige. Je vous le dis donc, je suis candidate à l'élection présidentielle", lance Christine Boutin. "J'invite les Français à résister à leurs peurs, j'invite les Français à construire sans crainte leur avenir", continue-t-elle. S’en suit l’exposé de ses priorités : éducation, logement, solidarité et bioéthique principalement, le tout agrémenté de références à Robert Schuman, George Orwell ou Albert Einstein.
Mais le principal message laissé par la chrétienne-démocrate et ses proches sera celui de vouloir une politique "humaniste". "Sa volonté de remettre l’homme au cœur de la politique correspond à mes convictions", juge à l’issue de l’allocution Xavier Lemoine, désormais intronisé comme l’un de ses porte-parole pour la campagne présidentielle. Christine Boutin, elle, a déjà filé après avoir reçu une dernière salve d’applaudissements et chantonné l’hymne français. Tant pis pour les questions, qui auraient pu notamment porter sur la stratégie de sa formation vis-à-vis de l’UMP. "Essayons plutôt d’élever le débat", se défend Xavier Lemoine. "Moi, je n’ai aucune raison de quitter l’UMP, c’est à eux de se déterminer", ajoute-t-il avant de conclure que cette "cuisine" politique est "anecdotique".

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