jeudi 30 juin 2011

Derrière le mini remaniement, des maxi colères

Trois ambitieux pour un seul poste de rêve, Bercy. C'est trop. Ce devait être une simple formalité, mais comme souvent, le mini remaniement a donné lieu à d'intenses tractations en coulisses mais aussi cette fois à des coups de colère inattendus. En effet, la droite a assisté, stupéfaite, à une foire d'empoigne entre deux des quadragénéraires les plus en vue du gouvernement, qui se présentaient jusque-là comme des "amis", François Baroin et Bruno Le Maire. «Aujourd'hui, il faut menacer de démissionner pour obtenir ce qu'on veut de Sarkozy, c'est assez dingue », affirme un responsable de l'UMP. Rapporté par de nombreux proches du gouvernement et de l'UMP, ce duel a fait voler en éclats la bande des "mousquetaires" que les deux hommes composaient avec le patron de l'UMP Jean-François Copé, le chef de file des députés UMP Christian Jacob, Luc Chatel et Valérie Pécresse. Ils doivent normalement dîner tous ensemble vendredi. Les agapes vont-ils être maintenus ? Rien n'est moins sûr.
Mardi, le Premier ministre a dans un premier temps annoncé à Bruno Le Maire qu'il succéderait à Christine Lagarde avant de faire marche arrière et de lui préférer François Baroin, qui avait agité la menace de sa démission. Bruno Le Maire a alors refusé le poste laissé vacant par son "ami", menaçant également de démissionner. "François Baroin s'est roulé par terre pour avoir ce poste, quitte à sacrifier son amitié pour Bruno Le Maire. Celui-ci est furieux. Il estime avoir été réglo, contrairement à Baroin", a résumé une de ces sources gouvernementales. Interrogé au 20h de TF1, François Baroin a formellement démenti. "C'est faux", a-t-il affirmé. Ces rivalités ont suscité l'ironie de la présidente du FN Marine Le Pen, qui l'a jugée "absolument pitoyable". Sur le fond, Martine Aubry, candidate à la primaire PS, a raillé un "énième remaniement avec les mêmes", à dix mois de la présidentielle.

Pécresse trop copéiste ?

Derrière le duel Baroin- Le Maire, il y avait également une femme, Valérie Pécresse. En guise de lot de consolation, elle a finalement hérité du poste laissé vacant par François Baroin au Budget et au porte-parolat. Elle sera remplacée à l'Enseignement supérieur et à la Recherche par le ministre des Affaires européennes Laurent Wauquiez. Soutenue par son ami Jean-François Copé, la promotion de Valérie Pécresse aurait été freinée par François Fillon, qui la juge trop copéiste.

Comme prévu, le chef de l'Etat a profité de ce remodelage imposé pour ouvrir le gouvernement aux centristes, à l'heure où Jean-Louis Borloo envisage de représenter cette mouvance à la présidentielle. Le patron des députés Nouveau centre, François Sauvadet, est nommé au poste de ministre de la Fonction publique laissé vacant depuis la démission fin mai de Georges Tron, Même s'il s'est éloigné de Jean-Louis Borloo ces derniers temps, c'est plutôt une belle prise pour l'Elysée. Membre du Parti radical de Jean-Louis Borloo, le numéro 2 du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Jean Leonetti, succède lui à Laurent Wauquiez aux Affaires européennes et son collègue, proche de Jean-Pierre Raffarin, Marc Laffineur rejoint Gérard Longuet (Défense) comme secrétaire d'Etat aux Anciens combattants. Longtemps pressenti pour rejoindre le gouvernement, le secrétaire général adjoint de l'UMP et centriste Marc-Philippe Daubresse a pour sa part refusé le poste finalement attribué à François Sauvadet. Il est sorti mercredi matin furieux de son entretien avec François Fillon.

Comme en miroir, ce jeu de chaises musicales a également profité au secrétaire d'Etat aux Transports et un des porte-voix de l'aile droite de l'UMP Thierry Mariani. Il a été élevé au rang de ministre. Enfin, l'ancien champion olympique de judo et député UMP des Yvelines David Douillet, proche de Bernadette Chirac, rejoint le gouvernement pour s'occuper des Français de l'étranger, comme secrétaire d'Etat. Seule réelle surprise de ce remaniement, l'arrivée de la députée UMP, Claude Greff, à la Famille complète ce remaniement pour maintenir la parité hommes-femmes du gouvernement.
http://lci.tf1.fr/politique/2011-06/derriere-le-mini-remaniement-des-maxi-coleres-6559074.html

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