François Hollande, qui progresse de trois points, tient désormais le chef de l’État à bonne distance (26% contre 22). Le député de Corrèze apparaît comme une sorte de "DSK de substitution". Dans son match à distance avec Martine Aubry, il maintient un écart de trois points. Surtout, il semble plus à même de séduire l’électorat centriste. Il obtient aussi de très bons scores chez les retraités (36%), les cadres et les professions libérales (29%). Fort du brevet d’"homme d’État" que lui a décerné Jacques Chirac, Hollande aborde les primaires socialistes en position de favori.
Euphorie douchée
Car Martine Aubry ne parvient pas à distancer Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen. La première secrétaire apparaît aussi comme un repoussoir pour les centristes. François Bayrou (8%) et Jean-Louis Borloo (6,5%) réalisent face à elle leurs meilleurs scores. Martine Aubry, qui a plutôt bien géré le choc de l’affaire DSK, perd un point depuis la dernière enquête Ifop. En progression constante depuis le début de l’année, Marine Le Pen commence à lâcher des points, tout en se maintenant à un niveau très élevé pour le FN. Le chef de file de l’extrême droite parvient toutefois à devancer Nicolas Sarkozy dans l’hypothèse Aubry.
L’euphorie qui commençait à gagner le camp sarkozyste sera donc probablement un peu douchée par cette enquête. La présidentielle est loin d’être "pliée", comme l’ont peut-être cru un peu trop rapidement certains amis du chef de l’État. "Il sera réélu parce qu’il est le meilleur des candidats", assène, sûr de lui, Claude Guéant. En privé, le ministre de l’Intérieur estime que son discours sur l’immigration "n’est pas pour rien" dans le frémissement de la cote de popularité du Président. "C’est vraiment pas foutu pour lui", enchaîne le président du Sénat, Gérard Larcher, plus optimiste qu’il y a un mois.
"Barbaprésident"
Conscient que la remontée sera lente, Sarkozy a fait le deuil de sa popularité et s’accroche à une certitude : "Le jour venu, les Français se demanderont qui est le plus apte pour tenir la barre". Rappelant qu’il a limité le nombre des mandats présidentiels à deux, il rode ces jours-ci un nouvel argument devant ses visiteurs : "Si je suis réélu, ce sera la fin de ma carrière. Ce nouveau mandat sera mon dernier. Cela me donnera une grande force morale". Une manière pour lui de suggérer que le Sarkozy II sera bien différent du Sarkozy Ier. Amateur de bonnes formules, le socialiste Guillaume Bachelay ironise : "Sarkozy, c’est le Barbaprésident, il prend la forme qu’il veut. Mais, quoi qu’il fasse, il restera dans huit mois le président du temps perdu et des promesses non tenues".
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