jeudi 28 juillet 2011

Royal, Villepin, Valls... La petite musique du rassemblement

C'était avant, et encore aujourd'hui, le leitmotiv de François Bayrou : dépasser les frontières partisanes pour redresser le pays. Le leader du Modem en avait fait le cœur de sa campagne en 2007 et cela ne lui avait pas mal réussi. Lors de cette pré-campagne présidentielle, il n'est plus le seul à occuper ce créneau du rassemblement pour surmonter les difficultés de la France, et notamment sa situation budgétaire.

C'est
Ségolène Royal qui la première, le 17 juillet dernier, a senti le besoin de développer un discours de rassemblement autour d'idées républicaines, et en creux, contre Nicolas Sarkozy. La candidate à l'investiture PS pour 2012 s'était dite prête, en cas de victoire à la primaire, à rassembler "d'abord les socialistes, ensuite les écologistes, l'extrême gauche, les centristes humanistes mais aussi la droite gaulliste". Une déclaration qui n'était pas passée inaperçue dans les couloirs de Solférino.

Lundi, c'est un autre candidat à la primaire,
Manuel Valls, qui s'est dit favorable à une "majorité présidentielle" pour 2012 "de large rassemblement", qui pourrait inclure Dominique de Villepin, François Bayrou ou Corinne Lepage, dans un chat sur le site internet du journal Le Monde. Afin de réaliser l'"effort" nécessaire pour "sortir" la France de son endettement et pour soutenir sa compétitivité", "notre rassemblement devra aller au-delà des rangs de la gauche" a-t-il jugé. "C'est évident pour les électeurs, et nombreux sont les Français qui veulent tourner la page du sarkozysme. Mais cela devra aussi s'imposer dans les contours de notre majorité présidentielle", estime le maire d'Evry. Dès lors, selon lui, le PS doit non seulement "rassembler la gauche et les écologistes, à condition d'avoir clarifié de nombreux débats", mais aussi "des hommes et des femmes comme Dominique de Villepin, François Bayrou ou Corinne Lepage, pour ne citer qu'eux" qui "peuvent faire partie, s'ils le souhaitent, d'une majorité de large rassemblement".
Valls en phase avec Villepin
Mercredi matin, Dominique de Villepin s'est montré sur France Inter très satisfait que des personnalités l'incluent dans une perspective de rassemblement en 2012, affirmant que « dans des périodes de crise, diviser les Français, c'est totalement irresponsable ». Visé sans être nommé, l'actuel chef de l'Etat et notamment son discours de Grenoble il y a un an. Certes, ces stratégies au-delà des partis classiques sont encore très floues mais elles dessinent peut-être une des tendances de la campagne présidentielle à venir. Immédiatement après l'interview de Dominique de Villepin, Manuel Valls s'est ainsi félicité de ses propos sur son compte Twitter.

Toutefois, cette ligne ne plaît pas à tout le monde à gauche. Si François Hollande et Martine Aubry restent prudemment sur une stratégie plus classique de rassemblement des socialistes d'abord, c'est à la gauche de la gauche que la critique se fait forte. Dans un communiqué, le PCF a lui fustigé les "appels vibrants à l'union nationale de Sarkozy relayés", selon le parti, par "Manuel Valls ou Ségolène Royal". Il associe la lettre adressée par le président aux parlementaires concernant la "règle d'or" budgétaire, dans laquelle Nicolas Sarkozy demande une "alliance +au-delà des intérêts partisans+", aux appels à un rassemblement vers la droite émis par les deux candidats PS à la primaire. Selon le PCF, "ces appels vibrants à l'union nationale (...) s'ils étaient entendus" permettraient à l'exécutif "d'obtenir la majorité nécessaire à l'adoption par les parlementaires de la règle d'or qui prévoit d'inscrire dans la Constitution l'obligation du retour à l'équilibre budgétaire, autrement dit l'austérité". Pour le PCF, "Manifestement les grandes manoeuvres ont commencé !"
http://lci.tf1.fr/politique/royal-villepin-valls-la-musique-du-rassemblement-6608511.html
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