jeudi 1 septembre 2011

Borloo s'attaque à la rigueur

Pas encore candidat, mais toujours un peu plus loin des orientations du gouvernement. Jean-Louis Borloo fait sa rentrée en revenant sur le plan antidéficit présenté par le Premier ministre la semaine dernière. Et propose mercredi à l'Assemblée nationale ses propres mesures, bien différentes de celles de l'exécutif. Le patron du Parti radical ne fait pas pour autant sa révolution : pas de grand soir fiscal à l'horizon, mais un cumul de nouvelles taxes permettant, selon lui, de "dégager 13 milliards d'euros de recettes nouvelles", qui s'ajouteraient aux cinq milliards d'efforts que le gouvernement s'est déjà engagé à produire.
Mais ces 13 milliards d'euros de recettes nouvelles, Borloo ne veut pas les récupérer en touchant aux niches fiscales issues du Grenelle de l'environnement –comme le gouvernement souhaite le faire- ou celles liées aux services à la personne –jugées inefficaces par un rapport de l'Inspection générale des finances mais défendues par les ministres. L'ancien ministre veut protéger ses "bébés".
Dans un document présentant une synthèse de ses propositions à la commission des finances du palais Bourbon, il axe l'effort sur les entreprises et les foyers les plus riches : création d'une taxe de 2% pour toutes les sociétés cotées en bourse (et pas seulement celles du CAC 40), création d'une nouvelle tranche d'impôt sur le revenu à 46% pour les revenus supérieurs à 150.000 euros par part fiscale, etc.

"Mobilisation générale"

Borloo reprend également la proposition faite par François Fillon de taxer de manière exceptionnelle les hauts revenus. Mais il souhaite que cette cotisation soit de 4% pour les contribuables gagnant plus d'un millions d'euros par an. Quelque 300.000 foyers seraient concernés, de quoi faire entrer 600 millions à un milliard d'euros supplémentaires dans les caisses de l'Etat. Le gouvernement proposait, lui, un taux de 3% devant rapporter 200 millions d'euros… Le chef du Parti radical veut plus.
Ces propositions ne sont pas des idées en l'air. Jean-Louis Borloo va les déposer à l'Assemblée sous forme d'amendement en vue du débat pour le projet de loi de finances pour 2012. Une manière de gêner le gouvernement de François Fillon, qui doit déjà faire face à des dissensions dans ses rangs sur certains aspects du plan antidéficit. Celui qui n'est pas encore candidat veut marquer sa différence avec l'UMP et tacle le projet du gouvernement : "ne rajoutons pas la récession à la crise", écrit-il en préambule de sa synthèse. "Il faut (…) s'attacher à la reconquête de la maîtrise des comptes publics par des recettes justes, équitables, et qui ne pèsent pas sur les ménages français et l'économie réelle, accompagnée d'un plan de relance", ajoute-t-il.
Et, histoire de montrer que selon lui l'effort doit être partagé par tous, l'ancien ministre de l'Environnement, estime que le train de vie de l'Etat devrait être réduit "considérablement". Sont visés : les voitures de fonction, les cabinets ministériels, les dépenses de communication et les déplacements à l'étranger. "Une baisse exceptionnelle des rémunérations des parlementaires et des membres du gouvernement de 5%, pour une période de trois ans, sera un symbole d'exemplarité et de mobilisation générale", glisse-t-il en fin de texte.
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