jeudi 1 septembre 2011

Primaires PS : la mise en examen gênante du candidat Baylet

Un "non-événement". Le camp de Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche (PRG) et seul candidat non-socialiste à la primaire du PS, joue la carte de la transparence faussement tranquille concernant sa mise en examen. Son entourage a ainsi confirmé mercredi l'information, publiée par Rue 89 le jour même, et insisté sur son obsolescence, la mise en examen remontant à 2009. Selon le camp du président du PRG, cela n'a aucune incidence sur sa candidature à la primaire socialiste pour la présidentielle. De son côté, Jean-Michel Baylet clame son innocence dans une affaire portant, selon lui, sur quelques centaines ou quelques milliers d'euros seulement, et a annoncé le dépôt immédiat d'une plainte pour diffamation contre Rue89
Le site d'information écrivait mercredi que Jean-Michel Baylet était mis en examen depuis deux ans pour prise illégale d'intérêt et favoritisme dans différentes affaires en sa qualité de président du conseil général de Tarn-et-Garonne. Le porte-parole du radical de gauche, Harold Huwart, a contesté la qualification de prise illégale d'intérêt mais confirme celle de favoritisme. "Jean-Michel Baylet est tout à fait sûr de sa bonne foi et du fait qu'il n'y a aucune atteinte à la loi", assure t-il. Interrogé sur une éventuelle incidence sur la candidature de Jean-Michel Baylet à la primaire socialiste, le porte-parole répond "aucune quand on est innocent. C'est un non-évènement. Quand on est innocent, ça n'a aucune conséquence, il n'y a pas de raison de modifier en quoi que ce soit la situation".

Deux autres affaires ?

L'affaire dans laquelle M. Baylet est mis en examen touche à la fabrication du bulletin trimestriel d'information du conseil général. Un contrat avait été passé en 2000 pour la fabrication de 12 numéros de 2001 à 2005. Mais en 2004 est intervenue une réforme des marchés publics abaissant la barre au-dessus de laquelle les marchés devaient donner lieu à des appels d'offres. La justice reproche à l'élu du Tarn-et-Garonne de ne pas avoir, à partir de ce moment-là, mis en concurrence plusieurs entreprises pour le journal départemental, explique son avocat, Me Dupreux. Or il ne restait plus alors qu'un numéro à réaliser, souligne t-il, et les montants sont "dérisoires". Ce dernier numéro aurait coûté 4.500 euros hors taxe, dit-il. Selon Harold Huwart, l'affaire aura coûté 800 euros au conseil général. Elle n'a "rien à voir" avec le fait que Jean-Michel Baylet, patron de la Dépêche du Midi, ait ensuite repris la société produisant le bulletin trimestriel puisque ce dernier a alors immédiatement mis fin aux relations contractuelles entre cette société et le conseil général, assure son avocat. "Cela ne tient pas du tout, c'est pour ça que j'ai demandé un non-lieu", renchérit l'avocat.

Rue89 évoquait deux autres affaires gênantes pour Jean-Michel Baylet : l'une concernant les "frais de bouche" du conseil général, l'autre l'utilisation d'une voiture du conseil général. Selon son avocat, le président du PRG n'a jamais été mis en cause dans la première, qui "mourra de sa belle mort"; et a bénéficié d'un non-lieu définitif dans la deuxième. Me Dupreux a qualifié de "délire" des affirmations de l'opposition selon lesquelles celui-ci pourrait connaître un procès d'ici à la fin de l'année. Dans l'affaire du bulletin trimestriel, le parquet n'a même pas encore pris ses réquisitions, affirme t-il.

"Un problème" pour Valls

Pour son entourage, Jean-Michel Baylet est victime des "ragots" de l'UMP de Tarn-et-Garonne, un département qu'il préside depuis 1985, où ses relations avec son opposition sont à couteaux tirés, celle-ci l'accusant de toute-puissance. L'UMP Nicolas Pompigne-Mognard, son adversaire juré dans le département, a pressé le premier secrétaire du PS par intérim, Harlem Désir, d'exiger le retrait de candidature du président du PRG, sur le même principe qu'il a réclamé la démission immédiate de Jean-Noël Guérini de ses responsabilités au Parti socialiste et au conseil général des Bouches-du-Rhône s'il est mis en examen.

Mais jeudi matin, seul Manuel Valls réagissait à cette mise en examen sur LCI en la qualifiant de "problème" pour le candidat Baylet qui "devra alors en tirer toutes les conséquences".
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