mercredi 28 septembre 2011

Sénat : Sarkozy lâche Larcher

Ils étaient quelques uns à manipuler encore l’arithmétique et à expliquer que, bien que la gauche soit majoritaire au Sénat, Gérard Larcher pouvait convaincre quelques radicaux de gauche de voter pour lui et de ainsi de se maintenir à la présidence de la Haute assemblée. Jean-Pierre Raffarin, Patrick Ollier ou encore Christian Jacob estimaient même qu'il s'agissait du pronostic le plus sûr. Mais à l'UMP, on craint que ces "tripatouillages" dénoncés par la gauche ne soient mal vus par l'opinion. L'affaire est en fait désormais enterrée. Nicolas Sarkozy a lui-même jeté la dernière pelleté de terre sur les ambitions de Larcher.
Selon le site Internet des Echos, le président de la République a, lors du petit-déjeuner de la majorité mardi matin, lâché l'actuel président du Sénat. "On va perdre dans la dignité", a sobrement ordonné Nicolas Sarkozy, selon un participant cité par le journal économique. Sous-entendu : pas de manoeuvres, on laisse la nouvelle majorité élire son président, qui devrait donc être le socialiste Jean-Pierre Bel. Le journaliste des Echos ajoute que l'Elysée a démenti ces propos tout en les validant sur le fond.

"Candidature de témoignage"

Il faut dire que, passés les espoirs entretenus par certains, le vent avait déjà tourné pour Gérard Larcher. Lundi soir, sur TF1, le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, donnait la tendance. "Les choses sont très simples et très claires : Gérard Larcher va porter l'étendard de l'UMP et de notre famille politique en général au Sénat pour l'élection à la présidence. Je m'empresse de vous dire : il n'y a pas d'arrangement, pas de débauchage, pas de négociations! Il sera le candidat de notre famille politique et il portera nos couleurs avec le bilan qui est le sien, la personnalité et la qualité remarquable qui est la sienne", enrobait le député-maire de Meaux.
Christian Estrosi, député-maire de Nice, disait la même chose sur RTL mardi matin : "Gérard Larcher est le candidat naturel. Mais quand j'en entends certains qui disent : 'dans les couloirs, dans les relations, dans les amitiés, on va encore aller essayer de chercher des voix dans ce qui est désormais la majorité du Sénat, celle de gauche, pour faire élire Gérard Larcher', c'est un jeu auquel je ne me prêterai pas, parce que c'est indigne de la démocratie". Jean Arthuis, sénateur centriste de la Mayenne, se faisait encore plus clair sur France Inter : "Gérard Larcher présente une candidature de témoignage (...). Les Français comprendraient mal que le Sénat ayant basculé à gauche, un autre qu'un représentant de la gauche puisse le présider".

Bel bien parti pour l'emporter

Jean-Pierre Bel semble donc bien parti. Surtout que l'horizon s'est fortement dégagé de son coté : la sénatrice PS des Yvelines Catherine Tasca a annoncé mardi qu'elle ne serait pas candidate à la présidence du Sénat et qu'elle voterait pour Bel. "J'ai décidé de ne pas proposer ma candidature. Par loyauté aux valeurs de la gauche et parce qu'aucune voix ne doit manquer pour la nouvelle majorité, je voterai pour Jean-Pierre Bel", déclare-t-elle dans un communiqué. Les sénateurs socialistes se réunissent mardi après-midi pour dévoiler le nom de leur candidat.

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