dimanche 23 octobre 2011

Hollande et Sarkozy, destins croisés

Ils ont presque le même âge. François Hollande a 57 ans. Sarkozy en a 56. Leurs points communs sont aussi nombreux que leurs différences. Les deux hommes entrent la même année à l’Assemblée nationale, en 1988. Le premier est élu député de Corrèze, tandis que le deuxième devient élu des Hauts-de-Seine, son fief.
A la veille des européennes, en 1999, le ton monte. "Il est toujours gentil au début, et après ça se gâte", lance lors d’un débat sur TF1 celui qui est à l’époque secrétaire général du RPR. "Vous, gentil, vous ne l'êtes ni au début ni à la fin", lui répond sèchement Hollande. Nicolas Sarkozy, propulsé tête de liste après la démission brutale de Philippe Séguin encaisse une sévère défaite. Sa liste recueille 12, 82% des voix, loin derrière celle menée par François Hollande, qui remporte 21, 95% des suffrages. Avant les élections, un autre débat diffusé entre les deux protagonistes sur France 2 donnent lieu à de vifs échanges (voir là vidéo de l'INA).
Malgré les critiques acerbes, ils s'affichent côte à côte quand ils estiment que la cause le justifie. Ainsi, les deux hommes posent pour la Une de Paris Match, le 17 mars 2005, pour prôner le "Oui" à la Constitution européenne. Un cliché qui vaudra à François Hollande de nombreuses critiques, notamment de la part des partisans du "Non".
Les deux hommes – qui se tutoient dans la vraie vie - ne se détestent pas mais ne se ménagent pas. Lors d’un débat RTL-Le Monde en avril 2005, Nicolas Sarkozy taxe François Hollande de "conservateur". Le second qualifie le premier de "libéral". La même année, quelques jours avant l’élection présidentielle, le député de Corrèze déclare "ne pas aimer les riches". Une expression qualifiée de "curieuse" par Nicolas Sarkozy, qui lui répond par média interposé : "Il ne doit pas s’aimer lui-même alors". Toujours en 2007, le président livre un point de vue sans concession sur le socialiste dans Libération : "Hollande, c’est l’Hibernatus de la politique. Je ne dis rien, je ne pense rien, je ne propose rien".
A plusieurs reprises, François Hollande est aussi venu défier Nicolas Sarkozy dans son fief de Neuilly, l’accusant de ne pas respecter les 20% de logements sociaux imposés par la loi. "Dans sa propre commune, dont il est resté maire très longtemps et où il veut que son porte-parole à l'Elysée soit son successeur, il n'y a que 3% de logements sociaux alors que l'obligation, c'est 20%", martèle-t-il lors d’un déplacement dans la ville en février 2008. "Je ne voudrais pas que, pour le pays, le manquement aux promesses et engagements soit comparable à ce qui s'est produit à Neuilly-sur-Seine", ironise-t-il.
Sarkozy et Hollande ont pour point commun Jacques Chirac. Chacun entretient une relation très particulière avec l'ancien chef d'Etat. Sur ses terres de Corrèze, François Hollande s'affiche fréquemment avec l’ancien chef d’Etat et son épouse Bernadette. En juin dernier, l’ancien locataire de l’Elysée, aujourd’hui âgé de 78 ans, avait même apporté un soutien plus qu’inattendu à François Hollande. "Je voterai pour lui sauf si Juppé se présente (…). Je peux dire que je voterai Hollande", avait lancé l’ancien président, lors d’un déplacement à Sarran , en Corrèze.
Vingt-trois ans après s’être croisés sur les bancs de l’Assemblée, les deux hommes vont désormais s’affronter au sommet de l’Etat. Et selon un sondage Ifop pour le JDD.fr publié vendredi, François Hollande s’imposerait largement devant Nicolas Sarkozy avec 60 % des voix contre 40% pour le locataire de l’Elysée au deuxième tour de l'élection présidentielle. Des chiffres qui confortent le candidat socialiste. Même s'il est déjà convaincu de sa victoire: "Il est le président sortant, moi je suis le prochain!".

1 commentaire:

Annebis a dit…

Qui vivra verra...
Qui sait si ces 2 seront en finale?

Bon dimanche Francis
Bises, Annebis