samedi 22 octobre 2011

A qui profite l'abandon de Borloo?

Où sont passées les 6% d'intentions de vote que Jean-Louis Borloo recueillait dans le précédent sondage de l'Ifop sur le premier tour de 2012? Ni chez Hervé Morin, désormais seul en course pour représenter l'Alliance républicaine écologiste et sociale (Ares), ni chez François Bayrou du Modem, et encore moins chez Dominique de Villepin. Selon le dernier sondage de l'institut pour leJDD.fr publié vendredi, c'est en fait François Hollande qui semble renforcé par cet abandon. Entre le 3 septembre, date de la dernière publication, et le 21 octobre, François Hollande a gagné 6 points. Exactement ce que l'ancien ministre de l'Ecologie récoltait il y a un mois. Nicolas Sarkozy pourrait également en profiter, mais à la marge puisqu'il recueille 1,5 point supplémentaire.
François Bayrou est le seul à gagner quelques intentions après ce départ. Mais seulement 0,5 point, passant de 6 à 6,5%. "C'est extraordinaire de résister à la 'Hollandomania'", ironise Marielle de Sarnez, vice-présidente du Modem, contactée jeudi par leJDD.fr. "Nous sommes au lendemain du 'sacre' de François Hollande et on voit bien que c'est une bulle sondagière mécanique. Il ne va grimper indéfiniment. Si vous voulez, on en reparle dans un mois et vous verrez qu'il aura baissé car ceci ne correspond pas à la réalité. Il y aura un rééquilibrage car il y a un centre en France", promet-elle. Mais si François Bayrou, malgré ses bonnes relations avec lui, assure que le programme de Hollande est "intenable", les sondés ont déjà l'air d'avoir choisi : 75% des personnes interrogées disant avoir voté François Bayrou en 2007 assurent qu'ils veulent voter François Hollande cette fois-ci.

Villepin et Morin dans les choux

Si Bayrou grappille des points, Dominique de Villepin en perd, alors que son pécule n'était pas très important. Crédité de 2,5% des intentions dans la dernière vague du sondage de l'Ifop, il en récolte seulement 2%. L'homme qui était vu un temps comme le premier opposant à Nicolas Sarkozy ne séduit plus. "Mon engagement à participer aux présidentielles est total", a-t-il pourtant assuré devant 600 étudiants mardi. "J'ai une vocation, c'est d'être un rassembleur", a-t-il ajouté, ce que les sondages ne révèlent pas. Mais l'ancien Premier ministre se donne encore du temps pour convaincre : "Le temps de la présidentielle est un temps très court. Elle débutera en février. Avant, c'est de l'usure".
Jamais testé par l'Ifop auprès des sondés, Hervé Morin débute avec une cote très basse, lui aussi : 1%. A sa décharge, l'ancien ministre de la Défense commence à peine son parcours de candidat sans l'ombre gênante de Borloo. Mais cela fait déjà plusieurs mois qu'il dit partout qu'il veut se lancer dans le grand bain pour 2012. Bref ça ne décolle pas et son surnom que certains lui prêtent à l'Ares – "monsieur 1%" – n'est pas près de perdre du succès. "Une candidature à 1% n'apporterait pas grand-chose au centre", expliquait déjà au JDD.fr au début du mois d'octobre Jean-Christophe Lagarde, numéro 2 du Nouveau Centre de Morin, mais pas non plus son premier fan. "Je serai candidat à la présidentielle. Je l'annoncerai entre la mi-novembre et la mi-décembre. Je ne vois pas aujourd'hui ce qui pourrait me faire renoncer. Et personne ne me fera taire", a réitéré la chef du NC dans un entretien aux Echos jeudi.
Le manque d'assise populaire de la candidature Morin fait d'ailleurs bouger les lignes au sein des centristes. Et à l'Elysée. Ainsi, le président a reçu à déjeuner mercredi les députés du Nouveau Centre, dont Hervé Morin. Alors que Nicolas Sarkozy dénonçait jusqu'alors l'ambition présidentielle de ce dernier, c'était un "le jour et la nuit" entre les deux hommes, a raconté un élu présent autour de la table. En juin dernier, le chef de l'Etat lançait un "vous êtes avec moi ou contre moi". Cette fois-ci, le président s'est dit "très attaché à la diversité" de la majorité et a expliqué n'avoir jamais cru dans la stratégie d'un discours et d'un parti unique". L'abandon de Borloo, et le faible score des autres centristes encore présent, a vraiment rebattu les cartes.

1 commentaire:

Annebis a dit…

J'en ai déjà marre de cette pré-campagne !!!
Tous ces ...qui se positionnent !

Bonne soirée Fancis
Bisous Annebis