Sans surprise, Jean-Pierre Bel est devenu samedi après-midi, peu après 17 heures, le premier président socialiste de l'histoire du Sénat sous la Ve République, devenant ainsi le deuxième personnage de l'Etat. Les résultats ont été annoncés en séance publique par le doyen du Sénat, le président du Parti communiste réunionnais Paul Vergès, âgé de 86 ans. Une semaine après les élections sénatoriales qui ont fait basculer la majorité, Jean-Pierre Bel a été élu dès le premier tour par 179 voix - alors que le Parti socialiste ne compte "que" 177 sénateurs -, contre 134 voix pour le président UMP sortant, Gérard Larcher, et 29 voix pour la centriste Valérie Létard, qui en espérait trois de plus. Le nouveau président du "Plateau" a donc obtenu sept voix de plus que la majorité absolue des suffrages exprimés.
Jean-Pierre Bel a ensuite pris la parole, sous les acclamations des sénateurs socialistes, en rendant hommage à son prédécesseur. "Nous avons apprécié les qualités de Gérard Larcher durant toute sa mandature", a déclaré le président du groupe PS au Sénat depuis 2004. Il y a ensuite évoqué ses projets pour la Haute assemblée. "Nous avons entendu la colère profonde de la République des territoires d'avoir été stigmatisés, désorientés, peut-être aussi abandonnés face à leurs immenses difficultés", a lancé l'homme de 59 ans, qui a souhaité que soit réunis "rapidement les états généraux des élus locaux pour préparer l’avenir".
"Changer le Sénat"
"Nous ne serons pas, ici, dans je ne sais quel bastion", a-t-il ajouté, en réponse aux critiques affirmant que le Sénat pourrait bloquer les réformes du gouvernement. L'élu de l'Ariège a notamment prôné "un bicamérisme rénové dans lequel l’opposition sera respectée" et a également appelé à "plus de transparence, plus de modestie" pour "changer le Sénat".
"Plus de transparence", c'est également la promesse qu'a vu Harlem Désir dans "l'élection historique" de Jean-Pierre Bel, ouvrant "une nouvelle ère" pour la Haute Assemblée. "Ce sera un Sénat qui tiendra toute sa place dans nos institutions, face au gouvernement, pour défendre les territoires et servir les aspirations des Français à plus de justice sociale", a réagi dans un communiqué le Premier secrétaire par intérim du Parti socialiste, pour qui cette élection, si elle est la conséquence du résultats des élections de dimanche dernier, est une "source de grande fierté et d'espoir pour la gauche".
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