samedi 26 novembre 2011

2012 : Bayrou choisira-t-il au second tour?

"Au second tour, il choisira le vainqueur". L’avis de Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande est tranché au sujet de François Bayrou. Avant que ce dernier n’annonce sa candidature jeudi soir, le socialiste confiait au JDD : "Bayrou peut faire un bon score à deux chiffres. C’est quelqu’un d’estimable. Il a un rapport avec les Français. Mais un centriste qui reste à l’écart du pouvoir pendant dix-sept ans, c’est bizarre."
Après sa bonne performance à la présidentielle de 2007, où il avait obtenu 18,57% des voix au premier tour, François Bayrou s’est effectivement isolé. Le centriste n’avait laissé aucune consigne de vote au second tour de la dernière présidentielle à ses 6,8 millions d’électeurs. Lui-même avait voté blanc plutôt que de choisir entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Une stratégie du "ni-droite, ni-gauche" qui avait amené son parti - le Mouvement démocrate - à ne décrocher que quatre sièges à l’Assemblée nationale… et à perdre beaucoup de ses soutiens de la présidentielle.

"S'il le faut, au deuxième tour, nous choisirons ensemble"

En 2012, le patron du Modem pourrait revoir sa stratégie. Car s’il ne laisse pas d’ombres sur sa détermination à aller jusqu’au bout, il est devenu plus flexible que par le passé. Mercredi au Salon des Maires, le Béarnais a ainsi indiqué que son parti se déterminera "collégialement et publiquement". Une déclaration qui sonne comme un écho à ses propos tenus dans Le Télégramme en juillet dernier. "En tout état de cause, s'il le faut, au deuxième tour, nous choisirons ensemble, collectivement, ce qui sera l'intérêt du pays", avait alors affirmé François Bayrou dans les colonnes du quotidien régional.
Pour autant, le député des Pyrénées-Atlantiques assume pleinement ses cinq dernières années. Mercredi, il se félicitait d’avoir "fait le choix de l’indépendance", la "clef du futur" selon lui. Une position que confirmait son nouveau soutien, l’ancien ministre du Budget Alain Lambert, au JDD.fr. "Les Français, avec le recul, comprennent pourquoi il n'a pas voulu suivre Sarkozy car il pressentait que la politique menée ne serait pas compatible avec ses valeurs à lui", affirmait-il, précisant : "Les Français lui sauront gré ne pas s'être compromis dans cette gestion".

"Il se vendra au plus offrant"

Reste que le centriste, crédité actuellement de 6 à 7% des sondages, reste loin de son objectif pour 2012 : créer "une majorité nouvelle" et "centrale" réunissant des modérés de droite et de gauche, comme il l’indique dans son livre 2012 Etat d'Urgence paru cet été. Et ses voix du premier tour font déjà l’objet d’une attention particulière, particulièrement à droite. "Dans la Ve République, surtout quand on n'est pas parmi les favoris pour être au second tour, il faut nouer des alliances", a ainsi expliqué vendredi sur LCI Jean-Christophe Lagarde, président exécutif du parti du Nouveau centre, formation de Hervé Morin.
"Je souhaiterais que François puisse venir retravailler avec la majorité, ça la rééquilibrerait", a ajouté le maire de Drancy. De même, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a affirmé qu’il espérait que son "ami" ne se "trompera pas dans le choix de sa famille, de sa vraie origine qui n’est pas le Parti socialiste". Quant au radical Dominique Paillé, qui soutenait une candidature de Jean-Louis Borloo, il se montre beaucoup plus offensif. Sur i-télé vendredi, il affirme que "François Bayrou est centriste et les centristes sont des adeptes de l'utilité marginale la mieux rémunérée. Donc il se vendra au plus offrant". Une éventuelle prise de position qui devra encore convaincre l’opinion. Selon une enquête Ipsos publiée dans Le Point début novembre, 57% des Français estiment que le centre ne penche "ni vers le centre gauche ni vers le centre droit". Dans cinq mois, ils auront peut-être tort.

1 commentaire:

Anne a dit…

Bayrou est-il encore crédible ?
N'a-t-il pas plus de déçu(e)s que de partisans ?
On ne l'entend que
tous les 5 ans...

Bon samedi Francis
Bises, Anne