vendredi 25 novembre 2011

PS-EELV : l’accord fait encore parler

Une "cacophonie". C’est le terme utilisé par le sénateur socialiste Gaëtan Gorce pour qualifier les relations entre le Parti socialiste et son candidat à la présidentielle, François Hollande. Jeudi sur son blog, l’élu de la Nièvre, soutien de Ségolène Royal lors de la primaire socialiste, est revenu sur l’accord conclu il y a une semaine entre son parti et Europe Ecologie - Les Verts.
"Si l’on peut se réjouir […] de l’accord avec les Verts, on ne peut que déplorer les carences démocratiques qui l’ont accompagné. Et qui expliquent, pour une large part, le désordre qui s’en est suivi!", écrit Gaëtan Gorce, qui s’interroge ensuite sur les conditions dans lesquelles ont été écrit le texte final, notamment sur les "concessions électorales". "A quel moment en avons-nous débattu, y compris avec les intéressés?", demande-t-il.
Le sénateur souhaite ainsi la convocation du Conseil national du PS, pour "préciser notre feuille de route", explique-t-il. Dans une interview pour le site Internet de Public Sénat, il va encore plus loin. "Il faut une rénovation politique au sein du parti, une rénovation du Parti socialiste dans ses modes de fonctionnement", dit-il.

"Les Verts ont toujours été fous"

Cette prise de position n’est pas la première au sein du Parti socialiste. Mardi, dans un entretien au Parisien, le maire de Lyon Gérard Collomb affirmait déjà qu’il ne se plierait pas "devant les Khmers verts!". Lui aussi dénonçait les faveurs accordées aux écologistes dans cet accord, qui réserve 60 circonscriptions pour ces derniers. "Un peu partout en France, les circonscriptions cédées aux écolos sont celles où les sortants, ou les mieux placés pour l'emporter, ont soutenu François Hollande à la primaire", affirmait le sénateur.
Quelques jours plus tôt, c’était au maire de Paris, Bertrand Delanoë, de dénoncer les "tripatouillages" de l’accord, validé la semaine dernière par le bureau national du PS (à 33 voix contre 5). Dans Libération samedi, le socialiste estimait que "le parachutage est délétère pour la démocratie", faisant allusion à l’arrivée de Cécile Duflot à Paris.
Mais c’est un ancien socialiste qui tient les propos les plus virulents. Dans une interview pour Le Figaro Magazine à paraître samedi, Claude Allègre, qui a rendu sa carte en 2008, juge que cet accord est une "félonie", une "aberration sur le plan économique" et "une trahison par rapport à la nation". L’ancien ministre de l’Education nationale ajoute : "Sur le plan arithmétique, il est aberrant que les Verts, qui ne comptent quasiment pas dans le paysage politique avec les 3% dont les créditent les sondages, imposent leur volonté aux socialistes qui, pour l’heure, bénéficient de 58% d’intentions de vote à la prochaine présidentielle. C’est la démocratie à l’envers!" Et de conclure : "Les Verts ont toujours été fous. Ils sont semblables au Front national, de l’autre côté de l’échiquier politique, posant les bonnes questions et donnant les mauvaises réponses."

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