mercredi 29 février 2012

Hollande, "l'adversaire de la finance", au pays de la "City"

François Hollande l'a proclamé à plusieurs reprises : dans la course présidentielle, il se veut le candidat qui s'opposera aux excès de la finance. Et c'est précisément dans un des grands centres de la finance mondiale, à savoir Londres, où se trouve la "City", qu'il vient ce mercredi conforter sa stature européenne. Mais selon son entourage, sa visite ne saurait se limiter à ce seul thème, d'autant plus que les travaillistes britanniques sont d'aussi ardents défenseurs du grand centre financier londonien que les conservateurs au pouvoir. Aucun rendez-vous n'est d'ailleurs prévu avec les banquiers de la "City", qui avaient manifesté une surprise teintée d'inquiétude lorsque le candidat socialiste avait désigné la finance comme son "principal adversaire".

En revanche, François Hollande parlera croissance et emploi avec le leader du Parti travailliste, Ed Miliband, et s'adressera à des étudiants du King's College, prestigieuse université londonienne. A deux mois du premier tour, la venue à Londres du candidat PS est aussi l'occasion de rencontrer une partie des quelque 300.000 Français vivant au Royaume-Uni, une communauté jeune et active invitée à venir l'écouter en fin d'après-midi. Mais cette visite comportera un absent de taille : le Premier ministre britannique David Cameron, qui a apporté son appui à Nicolas Sarkozy le 17 février dernier, et que François Hollande ne rencontrera pas avant l'élection. Une source diplomatique britannique a expliqué que le protocole interdisait ce genre de rencontre, réservée aux dirigeants en exercice.

"Ed Miliband devrait faire campagne pour François Hollande"

La matinée s'annonce donc chargée pour François Hollande : invité tout d'abord sur RTL, le candidat socialiste prendra ensuite l'Eurostar pour le Royaume-Uni, où il se rend pour la première fois depuis sa victoire à la primaire d'octobre 2011. L'occasion de poursuivre sa tournée européenne qui l'a vu se rendre à Madrid, Bruxelles, Rome et Berlin, avant une visite en Pologne prévue autour du 9 mars.

"Ce voyage s'inscrit dans le cadre d'une démarche générale de réorientation des politiques européennes vers la croissance, l'emploi, la lutte contre les risques financiers", explique un membre de l'équipe de campagne de François Hollande. "En fait, plus la perspective d'une récession se précise et plus on voit que la préoccupation pour la croissance et l'emploi grandit, au-delà des seuls sociaux-démocrates", ajoute un conseiller, évoquant les positions exprimées sur ce point par les dirigeants belge Elio di Rupo et italien Mario Monti.

Une victoire de François Hollande le 6 mai en France donnerait espoir à la gauche européenne, notamment au SPD allemand qui espère revenir au pouvoir en septembre 2013. Les sociaux-démocrates allemands et italiens seront d'ailleurs à Paris les 16 et 17 mars à l'invitation du candidat socialiste. Chassé du pouvoir il y a deux ans au Royaume-Uni, le "Labour" britannique emmené par Ed Miliband, avec qui François Hollande déjeunera au Parlement britannique, suit aussi de près la campagne électorale française. Un renforcement de leurs liens favoriserait "l'émergence d'un agenda de centre-gauche européen pour l'emploi et la croissance", écrit Mary Honeyball, élue européenne travailliste, dans un billet publié le 10 février sur le site du Labour. "Participer à la campagne électorale en France va donner à Ed Miliband l'occasion de s'élever contre le racisme et l'extrême droite tout en soutenant les réformes économiques avec le souci premier de l'intérêt du peuple européen", ajoute-t-elle dans ce texte intitulé "Ed Miliband devrait faire campagne pour François Hollande".

http://lci.tf1.fr/politique/elections-presidentielles/hollande-l-adversaire-de-la-finance-au-pays-de-la-city-7020413.html
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