vendredi 1 juin 2012

L'appel de Montebourg aux chefs d'entreprise

On avait raillé les contours flous de son ministère. Il n'en a cure. Le relèvement productif ? "C'est le fait de redresser ce qui est à terre", résume Arnaud Montebourg, nommé il y a deux semaines, dans les colonnes du Monde daté de vendredi. "Le bilan du sarkozysme est un désastre sur le terrain de la désindustrialisation", poursuit le ministre.
Il a déjà lancé un état des lieux du secteur. Il s'adresse désormais aux chefs d'entreprise. "Nous avons besoin d'anticiper au maximum (...)."Il est préférable de demander des mesures de soutien bien avant l'apparition des difficultés." "Notre rôle est de tout faire pour sauver les emplois qui peuvent l'être", souligne-t-il, en expliquant que le ministère a mis en place "une cellule en forme de commando", de quatre personnes, "qui parent à l'urgence".

"Les plans sociaux se multiplient"
Le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) traite les dossiers des entreprises de plus de 400 salariés et pour les entreprises plus petites, "il va falloir s'organiser dans les régions et associer les collectivités et les partenaires sociaux", poursuit Arnaud Montebourg. "L'industrie française est en chute libre. 14% de la richesse nationale est d'origine industrielle contre 25% il y a dix ans", observe le ministre du Redressement productif, qui note que "les plans sociaux se multiplient" alors que des décisions ont été différées pour des raisons électorales.

Les chiffres avancés par la CGT parlant de près de 45.000 emplois menacés ? Ils "recoupent de façon crédible ceux de (ses) services". Au-delà des dossiers urgents, il veut se consacrer "à la reconquête industrielle". "La question de la compétitivité est centrale", mais "ne peut pas être acquise au détriment des salariés ou des consommateurs", explique-t-il. "Les entreprises doivent pouvoir accepter des mesures de limitation des abus", affirme-t-il, précisant qu'un projet de loi est en préparation.
Sites rentables abandonnés : un projet de loi dans les cartons
Lorsque "des sites rentables à marge insuffisante sont abandonnés", le gouvernement prépare "des mécanismes permettant la vente par voie judiciaire à un repreneur au prix du marché, sans spoliation". Le ministre indique qu'"une multitude d'entreprises sont dans cette situation", en citant les sites de Lafarge à Frangey, dans l'Yonne, et de Rio Tinto à Saint-Jean de Maurienne, en Savoie. "A quoi mène le libre-échange intégral? A transférer les productions industrielles hors d'Europe", affirme encore Arnaud Montebourg. Le président PS de la Région Lorraine, Jean-Pierre Masseret, a indiqué jeudi à Metz que la rédaction d'un projet de loi dans ce sens, une promesse de campagne de François Hollande, avait été confié mardi aux services d'Arnaud Montebourg.

Enfin, s'agissant du projet de taxation à 75% des très hauts revenus, M. Montebourg en appelle au "patriotisme économique": "qu'on soit footballeur, artiste ou banquier, nous avons tous envie que la France redresse ses comptes publics", déclare-t-il.

 

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