mardi 28 août 2012

Peillon fustige la politique éducative de Sarkozy, promet le respect aux profs

Le temps où l'on peut s'attaquer aux enseignants, mépriser la transmission du savoir, l'enseignement de +La Princesse de Clèves+, faire entendre que pour enseigner le sens de la vie, le pasteur ou le curé auraient plus de valeur que le professeur, ce temps-là est fini", a-t-il proclamé, faisant référence à deux déclarations de Nicolas Sarkozy, sans le citer.
"Votre métier de dévouement, de respect, d'élévation, d'instruction est celui qui mérite le plus de respect des plus hautes autorités de l'Etat", a déclaré M. Peillon, lors de l'accueil des professeurs débutants de collège et de lycée de l'académie de Créteil (Val-de-Marne).
Ces valeurs, a-t-il ajouté, citant aussi "le désintéressement" et "la justice", "sont bien davantage les nôtres que les valeurs de l'argent, de la sélection, de la concurrence", a martelé M. Peillon.
Fin 2007, M. Sarkozy avait déclaré à Rome que "dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé".
En 2006, avant son élection, il s'était indigné de voir figurer le roman de Mme de Lafayette au programme de concours administratifs, qualifiant celui qui avait choisi le sujet de "sadique" ou "imbécile".
Le ministre a également fustigé les suppressions de postes décidées par le précédent gouvernement. "L'Education nationale vient de vivre une véritable saignée", a-t-il déploré.
"Le regard sur le métier va changer"
"Il en est fini du temps où on ne renouvelait pas un fonctionnaire sur deux partant" à la retraite, a-t-il dit, annonçant que 22.000 postes seraient ouverts au prochain concours externe des professeurs.
Ces postes, pour la rentrée 2013, concernent primaire et secondaire, public et privé, a-t-on précisé dans son entourage.
"Dès l'année prochaine, il y aura la fin de cette hémorragie que la droite avait mise en place" grâce au "renouvellement de tous ceux qui partent à la retraite en dehors des nouveaux postes créés", a dit M. Peillon.
François Hollande a promis de créer 60.000 postes dans l'éducation pendant son quinquennat.
M. Peillon a critiqué aussi la réforme de la "mastérisation", qui s'est traduite par la suppression de l'année de stage des professeurs débutants et le relèvement du recrutement à bac+5, des études plus longues devenues plus difficiles à financer.
Il n'y a pas actuellement de crise des vocations, mais une "crise des recrutements", a-t-il estimé, car on "a rendu les choses tellement plus difficiles".
Avec les emplois à venir de professeurs, 6.000 élèves de 2e année de licence bénéficieront d'une bourse à partir de janvier pour se préparer au concours d'enseignement, et 18.000 sur trois ans, a-t-il rappelé.
"Le regard sur le métier va changer", a-t-il assuré. "Il faut revaloriser cette fonction" d'enseignant.
En attendant la remise sur pied d'une formation initiale des enseignants, les profs débutants bénéficieront cette année d'une décharge de trois heures de cours par semaine afin de recevoir 36 journées de formation, a-t-il rappelé.
"Si quelqu'un pense que c'est insuffisant, c'est bien moi", a souligné M. Peillon, promettant un "rattrapage" sous forme de formation continue pour les "trois générations de professeurs sacrifiés" par la réforme de la mastérisation de 2010

http://www.20minutes.fr/politique/991083-peillon-fustige-politique-educative-sarkozy-promet-respect-profs

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