dimanche 22 décembre 2013

NKM déclenche la tempête à Paris

Pas de trêve des confiseurs pour l’autoproclamée "tueuse" Nathalie Kosciusko-Morizet. La candidate UMP à la Mairie de Paris a choisi le premier jour des vacances de Noël pour lancer sa contre-attaque, alors que sa campagne connaît un dangereux trou d’air. NKM a d’abord jugé urgent de tenter de remettre un peu d’ordre dans la droite parisienne, où les foyers de rébellion se propagent. "À un moment, il faut siffler la fin de la récré", assume-t-on dans son entourage.
Dans un entretien au Parisien, NKM a arrosé à la sulfateuse tous ceux qui, pense-t-elle, entravent sa marche vers les municipales. "Une interview, une balle dans chaque réponse", soupire une tête de liste parisienne. "Je suis confrontée à des manoeuvres de retardement, d’empêchement", clame NKM, mettant en cause sans les citer les patrons de l’UMP et de l’UDI, Jean-François Copé et Jean-Louis Borloo. Le premier est un proche du chef d’entreprise Charles Beigbeder qui, fâché de ne pas figurer en bonne place dans le 8e arrondissement, a annoncé, samedi, son intention de lancer une autre liste de la droite et du centre à Paris et s’est placé "en retrait" de l’UMP. "La direction nationale n’est pas responsable des dissidences", explique-t-on dans l’entourage de Copé. Avant de lancer tout de même en direction de NKM : "Parfois, il faut savoir ouvrir les bras pour constituer des listes qui représentent tout le monde." Le patron de l’UMP s’est longuement entretenu avec la candidate samedi.

"C’est trop facile de m’insulter. Nathalie devrait faire attention"

Au QG de NKM, rue de la Lune, on ne s’inquiète pas outre mesure. "Charles Beigbeder nous menace de la guerre thermonucléaire, à partir du 7 janvier. Quand il sera revenu de Courchevel?", s’amuse Jérôme Peyrat, conseiller politique de NKM, quand un autre conseiller fait remarquer que Beigbeder, "qui n’est pas un politique, n’a pas le poids de Jean Tiberi", maire sortant entré en dissidence contre Philippe Séguin en 2001, année de l’élection de Bertrand Delanoë.
Quant à Jean-Louis Borloo, il ne décolère pas après la publication, samedi midi, d’un embryon de liste d’union UMP-Centre à Paris où toutes ses exigences, calées lors d’un accord avec NKM et Marielle de Sarnez le 5 décembre, ne sont pas reprises. "Je m’emmerde pendant douze heures pour boucler cet accord et maintenant elle le déchire, pestait-il samedi. Cela ne va pas aller loin, son histoire!" Borloo est d’autant plus agacé qu’aucun MoDem n’a été rayé de la liste, il soupçonne un accord NKM-Marielle de Sarnez dans son dos, les deux femmes s’entendant très bien. "L’Alternative a pris un bon coup derrière les oreilles", soupire un membre de l’équipe dirigeante de l’UDI. "En même temps, si on avait attendu Borloo, on aurait finalisé les listes en avril, après l’élection", proteste un conseiller de NKM quand un autre pense qu’après ce coup de chaud, "cela va se boucler très vite".
Comme si ce bazar généralisé ne suffisait pas, NKM a également décidé de s’expliquer avec Dati. À la maire du 7e qui lui avait administré une leçon de campagne jeudi matin, elle a conseillé en retour "de se consacrer à son arrondissement dans lequel elle mène une bataille difficile". Dati refuse de jouer les boucs émissaires. "Je ne veux pas ajouter de la division à la division, de la difficulté à la difficulté, confiait-elle samedi au JDD. Mais c’est trop facile de m’insulter. Nathalie devrait faire attention." Une menace à peine voilée. Acculée, NKM a décidé, à ses risques et périls, de percer tous les abcès à la fois. 
 

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