lundi 24 mars 2014

Le 1er tour au FN, le second pour l’UMP?

Marine Le Pen a gagné son pari. La présidente du Front national a symboliquement remporté le premier tour des élections municipales, premier test électoral depuis la présidentielle en 2012. Avec une victoire historique dès le premier tour à Hénin-Beaumont, le FN a confirmé son emprise nationale lors de ce scrutin. Il arrive en tête dans une douzaine d’autres villes et semble en mesure de l’emporter à Béziers, Forbach et Fréjus notamment.
L’événement n’est pas mineur. Il est même historique pour le parti de Marine Le Pen. En 1995, le FN avait remporté cinq villes mais avait attendu le second tour pour rafler Toulon, Vitrolles, Orange... Cette victoire dans ce bastion socialiste du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais a valeur de symbole. La victoire est la conséquence d'une lente dégradation de la situation politique locale caractérisée par les affaires de corruption et la division d'une gauche clientéliste. Vainqueur au Nord, en tête dans le sud-est… Le FN étend donc sa toile, mord à gauche et à droite.
Les candidats frontistes seront en position d’arbitre dimanche prochain dans plus de 200 villes. Des triangulaires qui feront pencher la balance d’un côté ou de l’autre.

Une "vague bleue" à portée de main

Le FN gagnant du premier tour, qui va remporter le second? Si une large victoire se dessine pour la droite au second tour, elle n’est pas certaine. Jean-François Copé ne tient pas encore la "vague bleue" qu’il prédit depuis des mois. Certes, la droite a déjà obtenu dès dimanche soir de belles conquêtes (Niort, Chalon-sur-Saône) et se trouve en position de force dans plusieurs villes PS (Angers, Saint-Etienne, Amiens, Quimper, Pau…) et le risque de pertes est faible.
Mais les candidats UMP risquent de pâtir des triangulaires au bénéfice des maires socialistes sortants qui pourraient "sauver" leurs villes et ainsi amortir la déroute esquissée lors de ce premier tour. Plusieurs dizaines de villes pourraient être conservées. A l’heure du bilan dimanche prochain, cela pourrait peser lourd et priver la droite d’une "vague". Pour effacer le cuisant revers des municipales de 2008, l’UMP doit remporter au moins 36 villes de plus de 9.000 habitants - sans en perdre une - pour repasser devant la gauche.
L’inversion du rapport de force dans les communes est donc tout à fait possible. Seule l’addition d’une hypothétique remobilisation de l’électorat de gauche, plus le maintien à haut niveau du FN dans les villes où il pourra se maintenir, est susceptible d’empêcher ce premier grand succès de l’UMP depuis 2007.
 

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