lundi 26 mai 2014

Réunion de crise à l'Elysée : que peut faire Hollande désormais ?

EUROPENNES. Sévèrement désavoué dimanche lors des élections européennes qui ont vu le triomphe du Front national, François Hollande va tenter, dès lundi matin, de tirer avec Manuel Valls les leçons d'un choc électoral qui ébranle la France et l'Europe.

Comment va-t-il pouvoir limiter les dégats ? Le président François Hollande organise ce lundi matin une réunion de crise à l'Elysée à 8h30 en compagnie de quelques uns de ses principaux ministres. Avec 24,96%  des voix, le FN a relègué loin derrière une UMP en crise, 20,80%, et un PS,  13,98%, en pleine dégringolade, qui réalise son plus mauvais score pour ce type  de scrutin, selon la dernière totalisation du ministère de l'Intérieur.
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Sanction immédiate, seuls 11% des Français estiment que François Hollande ferait un bon candidat pour le PS en 2017, selon un sondage Ipsos-Steria publié dimanche soir.
Manuel Valls s'en tire mieux avec 49% de réponses favorables. Pour le chef de l'Etat, entouré de ses principaux ministres, il s'agira donc lundi à l'Elysée de désormais de tenter de convaincre les  Français de la nécessité de poursuivre une politique largement sanctionnée.
"Le quinquennat de François Hollande doit aller à son terme"
"Tout cela n'est pas une fatalité", a tempéré ce lundi matin Manuel Valls. "C'était attendu. Il était impossible de redresser la barre dans cette campagne." Pas question pour autant de dissoudre l'Assemblée nationale. Manuel Valls avait d'ailleurs prévenu  que quel que soit le résultat du scrutin, il n'entraînerait pas de changement  de gouvernement : "Un mandat a été donné à François Hollande pour cinq ans. Nous devons continuer et expliquer. Il faut du temps. Je demande ce temps. Le quinquennat de François Hollande doit aller à son terme. Nous n'allons pas ajouter le désordre d'une élection."
Deux mois après la claque des municipales, cette nouvelle débâcle contraint  l'exécutif à faire le gros dos. Il va falloir "obtenir des résultats  plus vite et plus concrets", résumait-on dimanche dans l'entourage du chef de  l'Etat.

Malgré une abstention massive, le léger regain de participation (43%) par rapport au scrutin de 2009 conforte le succès du FN, qui, selon un décompte de l'AFP, remporte 24 sièges, devant l'UMP, 20, et le PS, 13, sur les 74 sièges d'eurodéputés attribués à la France. L'UDI-MoDem en aurait 7, EELV 6, le Front de gauche 3. Le dernier allant à un DVG élu outre-mer. Le redressement de la participation est également un camouflet pour ceux qui avait prédit un record d'abstention.
  
La gauche "au bord du K.O historique"
Grand perdant du scrutin, le Parti socialiste est également en crise. C'est  "une déculottée sans nom", a reconnu l'ex-syndicaliste Edouard Martin, dont la candidature devait symboliser l'ancrage à gauche du parti. Ambiance lourde en prévision mardi lors de la réunion du bureau national. La gauche est au bord "du KO historique", analyse Julien Dray.

Symbole de la poussée des extrêmes en Europe, le succès du FN inquiète les partenaires de la France et fait la une des grands journaux européens. Le Daily Mail, le Financial Times, la presse italienne ou allemande, font leurs gros  titres sur Marine Le Pen et le "tremblement de terre" politique survenu en  France.
Laurent Fabius a d'ailleurs reconnu dimanche que "l'image de la France enEurope était l'une des "perdantes" de l'élection. Une situation inconfortable  pour François Hollande, qui participera mardi à Bruxelles à un dîner informel  des dirigeants européens
 

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