dimanche 17 août 2014

Duflot règle ses comptes avec Hollande

C'est la première fois qu’un ministre de François Hollande raconte les coulisses du quinquennat. Le livre risque de ne faire plaisir ni au Président ni à Manuel Valls. De l'intérieur. Voyage au pays de la désillusion (Fayard), livre de Cécile Duflot écrit avec Cécile Amar, journaliste au JDD, sortira le 25 août. "J'ai cru en François Hollande, en sa capacité de rassemblement. (...) J'ai essayé d'aider le président de la République à tenir ses promesses, de l'inciter à changer la vie des gens, de le pousser à mener une vraie politique de gauche. Et j'ai échoué. Alors je suis partie", lit-on notamment dans ce récit, dont le Nouvel observateur publiera les bonnes feuilles dans sa prochaine édition. Un pavé dans la mare en pleine rentrée du gouvernement et à l'entame des journées d’été d'EELV, qui se tiendront jusqu’à la fin de la semaine à Bordeaux.

Avec une "muselière" mais sans pantoufles

Sa présence au gouvernement n’a jamais été une évidence même si certains de ses camarades de parti assuraient que la jeune ambitieuse voulait tellement le poste qu’elle n’en partirait jamais. En restant au gouvernement Ayrault, Cécile Duflot a donc cautionné en grande partie le cap économique de François Hollande, même quand ce dernier assurait qu’il était favorable à une politique de l’offre. C’est donc par petites touches que cette ministre "avec muselière", selon sa propre expression, semait des petits cailloux faisant ainsi entendre une voix dissonante. "La réponse à la situation financière de la France ne peut se réduire uniquement à tailler dans les dépenses. Personne ne peut croire que de l’austérité naîtra le retour des temps meilleurs. Le risque de l’austérité, c’est la tétanie de l’intelligence", déclarait-elle en février 2013 dans un entretien au JDD. Partir? "C'est la seule fois où j'ai réellement pensé que c'était possible", explique-t-elle après l'éviction en juillet 2013 de la ministre de l'Écologie, Delphine Batho.
Le temps passe et le cap économique de François Hollande va en s’affirmant. Pas facile de rester au gouvernement dans ces conditions. "On voit défiler les jours avec, rares, et les jours sans, un peu plus nombreux" mais "quand on cherche du confort, on s’achète des pantoufles", lance-t-elle lors de ses vœux à la presse en 2014. Et d’ajouter : "Je serai particulièrement attentive à ce que le patronat ne nous embarque pas dans un tango de l’irresponsabilité ou à chaque concession du gouvernement répondrait une demande supplémentaire." Finalement, Duflot est partie quand Valls est arrivé. Ce qu’elle n’a pas pu dire tant qu’elle était ministre, elle le raconte dans ce livre
 

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