dimanche 17 août 2014

Wauquiez attend Sarkozy

Courtisé par l'ancien Président, Laurent Wauquiez réunit dimanche ses amis de la Droite sociale. Confidences.
Les rentrées politiques se suivent et ne se ressemblent pas pour Laurent Wauquiez. Certes, depuis trois ans, le jeune (39 ans) député-maire du Puy-en-Velay (Haute-Loire) a pris l'habitude d'anticiper la rentrée par l'ascension du mont Mézenc, point culminant (1.753 m) de son fief électoral où il convie ses amis politiques du moment. Une façon pour l'un des ambitieux de l'UMP de prendre son autonomie en imitant François Mitterrand qui, chaque dimanche de Pentecôte, gravissait la roche de Solutré accompagné d'un aréopage socialiste et médiatique.
En 2012, Laurent Wauquiez était le premier de la cordée filloniste. En pleine campagne interne à l'UMP, les amis de l'ancien Premier ministre avaient répondu à l'appel de l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy. L'an passé, l'affluence avait nettement baissé. En rupture avec François Fillon, Laurent Wauquiez avait placé sa rentrée sous le signe du "devoir d'inventaire" du quinquennat précédent. Depuis, le député de Haute-Loire n'a pas molli dans sa critique de la direction provisoire de l'UMP. Débarrassé de sa bête noire, Jean-François Copé, le maire du Puy n'est pas un fan du trio Juppé-Fillon-Raffarin qu'il juge globalement trop centriste.
Aujourd'hui, sur les pentes du mont Mézenc, Wauquiez veut renouer, dit-il, avec "l'élan des municipales". C'est pour cela qu'il a invité les nouveaux maires UMP de villes conquises au printemps dernier (Limoges, Saint-Étienne…). "Je préfère cet esprit aux petites combinaisons politiques des élus en chambre", poursuit-il. Prépare-t-il une candidature à la présidence de l'UMP? "Je n'exclus rien, confie-t-il au JDD. Si je ne me retrouve pas dans les projets défendus par les candidats, alors j'irai. La crise de la droite n'est pas une crise de casting, c'est une crise de projet. Nous sommes au point limite d'une fracture durable avec les Français. On n'a plus le droit à l'autodestruction", analyse celui que Nicolas Sarkozy voudrait bien enrôler.

L'ancien chef de l'État parlera "début septembre"

Sensible aux sirènes sarkozystes, Wauquiez savoure ce ­retournement. Le député-maire du Puy n'a pas toujours figuré parmi les préférés de Sarkozy. Seule sa proximité avec Brice Hortefeux a évité que les ponts soient coupés définitivement. Il reste d'ailleurs prudent sur le retour de Nicolas Sarkozy : "J'attends de l'entendre. Depuis dix-huit mois, il a envoyé des messages très différents. J'attends de lui un projet de rupture." En clair, Wauquiez fait pression pour faire bouger la ligne sur laquelle l'ex-chef de l'État, avec qui il s'est entretenu à plusieurs reprises cet été, prépare son retour. Selon lui, Sarkozy sortira du silence "début septembre".
Adepte des positions tranchées sur le mariage gay, l'Union européenne, la politique sociale ou encore le système des retraites, l'ancien ministre veut bien rempiler chez Sarkozy mais sur une ligne bien ancrée à droite. "Nicolas Sarkozy ne m'a rien proposé de concret", précise-t-il toutefois alors que certains avancent déjà l'hypothèse d'un ticket avec Nathalie Kosciusko-Morizet. Farouche partisan de la transparence pour les élus, Wauquiez balaie le danger des affaires qui menacent Sarkozy : "Il n'y a rien de très probant sur la table."

L'exact contraire de Copé

Tiraillé entre sa propre ambition et les appels du pied de l'ancien président, Laurent Wauquiez hésite. "La droite est dans une position mortelle, soupire-t-il. Il n'y a pas d'espace pour les galops personnels." Même s'il s'en défend, il s'estime en position de force vis-à-vis de Nicolas Sarkozy : "Je gagne des élections. J'incarne un spectre d'idées. Je suis clean sur les affaires et j'appartiens à la nouvelle génération. J'ai ma pierre de touche. J'attends juste de savoir quelle est la meilleure manière de porter mes convictions."
À l'entendre, il serait l'exact contraire de Jean-François Copé. Sans le dire ouvertement, Laurent Wauquiez entend désormais occuper cette place de premier allié de Nicolas Sarkozy. En attendant, il se remet d'une blessure à l'épaule contractée pendant ses vacances en Belgique. Un mauvais présage avant un nouveau grand saut pour le patron de la Droite sociale.
 

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