Cette pétition lancée par la publication Respect Mag, qui milite pour la promotion de la diversité, et publiée jeudi dans Le Nouvel Observateur, demande au gouvernement de "renoncer au débat" sur la laïcité, qualifié de "débat-procès de l'islam". Ce débat organisé par l'UMP est prévu le 5 avril à Paris.
"Faute grave"
Alors que le PS critique l'UMP et le président Nicolas Sarkozy pour leur consigne du "ni, ni" (ni FN, ni front républicain) dans les duels FN/gauche au second tour des cantonales, l'UMP s'est emparée jeudi de cette pétition pour tancer la numéro un du PS. Et ce de manière plutôt virulente : "Comment des responsables politiques socialistes peuvent-ils associer leur nom et leur voix à celle de Tariq Ramadan ? C'est une faute extrêmement grave, une insulte à la dignité des femmes à travers le monde", ont écrit ainsi dans un communiqué quatre dirigeantes de l'UMP, la ministre de l'Apprentissage Nadine Morano et les députées Valérie Rosso Debord, Michèle Tabarot et Catherine Vautrin.
Tariq Ramadan "proche des Frères musulmans, refuse toujours de prendre position clairement et sans détour pour l'arrêt immédiat et définitif de la lapidation des femmes dans tous les pays du monde!", ont-elles accusé. Avant de conclure: "Il n'y a décidément pas de front républicain possible quand les socialistes unissent leur voix aux alliés des Frères musulmans pour attaquer l'UMP".
"Pas informée"
Au Talk Orange-le Figaro, le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé a lui aussi dénoncé le soutien de Martine Aubry à cet appel, une position qu'il juge "indigne" d'un parti "qui veut donner des leçons de morale toute la journée".
Dans un premier temps, Martine Aubry avait affirmé "regretter que (sa) signature figure au côté de celle de Tariq Ramadan auprès de personnalités respectables". "J'ai signé un texte qui remet la laïcité au coeur de la République. C'est un bon texte et on en a bien besoin aujourd'hui", avait-elle dit aussi. Son entourage avait assuré qu'elle n'avait "jamais été informée que Tariq Ramadan ait été destinataire de cette même pétition et que si elle l'avait su, elle aurait évidemment refusé de la signer. C'est clair et net".
Dans la soirée, le Nouvel Observateur a publié sur son site une mise au point dans laquelle il affirme que "les signataires de cet appel n'ont pas eu connaissance de la liste des autres personnes ayant donné leur approbation, avant ou après eux".
Parmi les "soutiens" de cet appel, publié jeudi dans le Nouvel Observateur, figurent les députés européens EELV Daniel Cohen-Bendit et José Bové, la députée PRG de Guyane Christiane Taubira, ainsi que plusieurs écrivains, historiens et personnalités.
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