vendredi 25 mars 2011

Borloo va-t-il (enfin) quitter l'UMP?

Borloo et son Parti radical vont-ils quitter l'UMP dans les semaines à venir? L'hypothèse a déjà été dévoilée en novembre après la sortie du gouvernement de l'ancien ministre centriste, puis en janvier lors de l'esquisse d'une Confédération centriste. Mais elle prend corps avec la polémique sur le refus du front républicain ou la percée de l'extrême droite au premier tour des cantonales, diamanche. "On est clairement sur une fracture morale, pas seulement stratégique", a déclaré à l'agence Reuters un élu de la frange modérée de l'UMP, sous le sceau de l'anonymat. Jean-Louis Borloo, lui, s'est ému pour sa part lundi de "l'ambiguïté" de Nicolas Sarkozy, dont il fut le ministre jusqu'en novembre, et entend "tirer les leçons de ce qui s'est passé."
"Nous avons convoqué en janvier dernier un congrès extraordinaire les 14 et 15 mai avec au moins deux points à l'ordre du jour, a expliqué au JDD.fr Laurent Hénart, proche de Borloo et numéro 2 du Parti radical. Le premier ce sont nos priorités pour les échéances de 2012. Deuxièmement, ce projet de Confédération des centres. Si il aboutit, évidemment qu'il amènera le Parti radical à revoir sa position avec l'UMP. Le calendrier n'a pas été modifié, ni accéléré ni ralenti."
A l'UMP, la démarche semble surprendre. "Je connais bien Jean-Louis Borloo, il est mon voisin à l'Assemblée et il ne m'a jamais rien dit de pareil", lance Christian Jacob, patron des députés UMP, assurant au JDD.fr que, quoi qu'il arrive, les élus du Parti radical ne quitteraient pas le groupe majoritaire à l'Assemblée. "Je ne vais pas chercher des solutions à des problèmes qui ne sont pas posés", balaye-t-il.

"Il n'y a rien de nouveau"

Pour Marc-Philippe Daubresse, centriste, secrétaire général adjoint au sein du parti majoritaire et plus au courant des vocations de Borloo, pas de surprise dans ce probable départ. "Il n'y a rien de nouveau, d'autant plus que lorsque l'on a renouvelé les instances de l'UMP, Borloo a dit qu'il ne voulait plus que ses troupes aient un rôle exécutif", rappelle au JDD.fr ce proche de l'ancien numéro deux du gouvernement. "C'est une décision qui a été souhaitée par le bureau du Parti radical il y a quelques mois et donc ce qu'il s'est passé dans l'entre-deux-tours n'a rien à voir avec cela", nuance-t-il.
Pour autant, ce centriste élu du Nord ne prendrait pas la porte avec son ami: "Je suis fidèle en amitié et donc fidèle à Jean-Louis Borloo. Nous avons fait une confédération des centristes avec toutes les chapelles du centre. Pierre Méhaignerie et moi avons dit que nous participerions aux travaux mais que nous ne quitterons pas l'UMP", prévient-il.
Cette hypothèse d'un départ, et éventuellement celle d'une candidature de Jean-Louis Borloo en 2012, effraie un peu l'Elysée. "Il ne faut pas balkaniser l'UMP!", aurait avancé le président de la République devant Marc-Philippe Daubresse, selon Le Figaro. Un morcellement évacué aussi par Laurent Hénart: "Il n'y aura pas de changement d'alliance, nous resterons dans la majorité nationale". Tout en exprimant un autre point de vue que celui de l'UMP. Une ligne politique que Jean-Louis Borloo exprimera en avril, selon Hénart. "Il y aura une prise de position et des propositions".
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