vendredi 22 avril 2011

J –365 : La gauche a-t-elle déjà gagné l'Elysée ?

Dominique Strauss-Kahn, candidat en 2012 ? Nicolas Sarkozy est éliminé dès le premier tour. François Hollande candidat ? Sarkozy est aussi battu. Martine Aubry ? Encore battu. A un an de l'élection présidentielle, tous les sondages l'affirment : depuis vingt-quatre ans, jamais la gauche n'a été aussi proche de franchir les portes de l'Elysée.
Une victoire annoncée, qu'elle devrait largement à... la présidente du Front national, Marine Le Pen, qui paraît plus que jamais en mesure de se qualifier au second tour, propulsant du coup quasi mécaniquement le candidat PS à l'Elysée. A ce petit jeu, le patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, fait figure d'archi-favori, même si l'homme entretient toujours le suspense sur sa candidature.
De quoi griser les socialistes. « Battre Nicolas Sarkozy ? Mais on a l'impression qu'il y arrive tout seul ! », rigole François Hollande. « Le rejet de Nicolas Sarkozy est tel dans la population qu'il ne remontera pas », assure un sénateur strauss-kahnien. Et Arnaud Montebourg se voit déjà « écrire l'histoire de France avec le PS »...
Une opinion que les ténors de l'UMP ne sont pas loin de partager, malgré la foi inébranlable de Sarkozy. « Il y a un abîme entre les prévisions et les résultats », martèle-t-il. Lionel Jospin ou Edouard Balladur aussi ont été sacrés par les sondages, avant d'être balayés dans les urnes.

« Je ne vois plus trop comment on peut s'en sortir »

« Tout cela me paraît très mal parti, s'inquiète quand même un cadre de l'UMP. Franchement, je ne vois plus trop comment on peut s'en sortir... » L'angoisse pourrait bien virer en panique si Sarkozy était toujours scotché au plancher des sondages à l'automne. Déjà, les centristes se tournent vers Jean-Louis Borloo, alors que certains à l'UMP envisagent, à mi-voix, de changer de cheval pour 2012 ou même d'organiser des primaires à droite.
Seulement voilà : un an c'est long, et les embûches susceptibles de faire trébucher la gauche nombreuses.
1. Une crise internationale. Une nouvelle tourmente financière, ou une crise internationale majeure pourrait redorer le blason de Nicolas Sarkozy. Il n'a jamais été aussi populaire que lorsqu'il a dû affronter l'effondrement bancaire de 2008.
2. Les divisions du PS. « Pour perdre, il faudrait qu'on en fasse beaucoup... Cela dit, on en est capable ! », résume un strauss-kahnien. A partir de juin, la campagne des primaires socialistes va réveiller les ego, et l'affrontement pourrait laisser des traces... Surtout, dès que le candidat du PS sera connu, il deviendra à son tour une cible pour les critiques. « Sarkozy nous dit à tous : "Vivement que le candidat socialiste soit connu, je vais l'exploser !" », raconte un visiteur récent.
3. L'éparpillement à gauche. Nicolas Hulot ou Eva Joly pour les écologistes, Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Nathalie Arthaud (LO), Olivier Besancenot (NPA), voire Gérard Schivardi (Parti des travailleurs) ou Jean-Pierre Chevènement (MRC), les candidats à la présidentielle se bousculent déjà à gauche. Au risque de revivre le 21 avril 2002, qui avait vu Lionel Jospin éliminé au premier tour, victime notamment de la multiplication des « petits » candidats.
4. Une reprise économique. Une croissance qui accélère, un taux de chômage qui baisse, un pouvoir d'achat qui repart à la hausse... Une embellie économique en 2012 viendrait sérieusement arranger les affaires de Nicolas Sarkozy. Nul doute que l'Elysée scrute de près les indicateurs économiques. Mais pour l'heure, ils ne prédisent pas, eux non plus, la réélection de Nicolas Sarkozy.
Et si Dominique Strauss-Kah devenait effectivement président de la République, quelle forme son gouvernement pourrait-il prendre ?

Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair sont à Paris

Que vient faire DSK à Paris, dans le plus grand secret ? Le candidat non déclaré du Parti socialiste – polo vert, blazer bleu marine, pas de garde du corps – a été aperçu jeudi vers 11 heures avec Anne Sinclair rue Saint-Dominique, dans le VIIe arrondissement de la capitale, le quartier des ministères. Tandis que son épouse patientait à l’intérieur de leur berline noire aux vitres fumées, le directeur général du FMI a fait un bref aller et retour dans un café-tabac situé à l’angle de la rue de Bourgogne et de la rue Saint-Dominique. Au PS, sa garde rapprochée, sans surprise, dément l’information. D’autres membres du parti disent quant à eux tout ignorer de cette visite. Vient-il profiter du soleil quasi estival de la capitale et de sa famille ? Rencontre-t-il dans la plus grande discrétion des personnalités influentes alors que la pression grandit autour de sa possible déclaration de candidature qui pourrait intervenir avant le mois de juin ? D’autant que, selon Le Canard enchaîné, à Washington, DSK serait l’objet d’amicales incitations pour dire sans attendre s’il préfère effectuer un second mandat à la tête du FMI ou un destin à Paris.
http://www.francesoir.fr/actualite/politique/j-–365-gauche-t-elle-deja-gagne-l-elysee-94296.html
hebergeur image

Aucun commentaire: