jeudi 19 mai 2011

Au PS, la primaire, c'est sacré

Mercredi, Martine Aubry déjeune avec des chercheurs et des directeurs de recherche à l'Observatoire Midi-Pyrénées. Sous le soleil toulousain, elle s'apprête à participer au forum du PS sur la recherche et l'enseignement supérieur. Pendant ce temps, à New York, DSK passe son deuxième jour dans le huis clos de Rikers Island. Dans la tempête, la patronne tente, comme elle le répète en boucle, de garder le cap : l'unité du parti, la présentation du projet, des rencontres avec les Français...
"Débat insoluble"
Mais les avis divergent au PS sur la stratégie à suivre. Faut-il faire comme si de rien n'était et maintenir le calendrier d'avant-scandale (voir notre dossier spécial : le PS en route vers 2012) ? Claude Bartolone ne le pense pas. Dans une note publiée sur son blog dans la matinée, le président du conseil général de Seine-Saint-Denis affirme que Martine Aubry est "la seule" à pouvoir "incarner la stabilité, l'unité et la légitimité du PS". Il en déduit : "C'est cette légitimité qui peut nous épargner de départager - dans le cadre d'une primaire (...) qui deviendrait un handicap - des candidats (...) qui sont unis par le même projet."
Alors, faut-il supprimer la primaire et faire bloc derrière la patronne devenue candidate ? Certainement pas, rétorquent en choeur les membres de la direction. Lors du bureau national extraordinaire, qui s'est tenu mardi sous la présidence de Martine Aubry, auquel Claude Bartolone n'a pas participé, personne n'a d'ailleurs soulevé cette question, à part, de manière peu compréhensible, le maire de Lyon Gérard Collomb. Ce fervent soutien de DSK, visiblement déboussolé, s'est demandé à voix haute s'il ne fallait pas "chercher à se rassembler immédiatement pour être efficace", rapporte un participant.
"La primaire, c'est pas la dispute, c'est la mobilisation"
Mais sinon tout le monde est d'accord pour dire que cette primaire a été promise aux militants. Il est désormais impossible de revenir dessus. "Plutôt que d'ouvrir un débat insoluble, autant ne pas l'ouvrir", nous confiait le porte-parole Benoît Hamon mardi matin.
D'autant que, sur le fond, on juge toujours le processus utile. "La primaire est le meilleur moyen de mobiliser l'électorat, et d'adouber le candidat qui bénéficiera d'une légitimité qu'il n'aura pas sans cela", assure le sénateur David Assouline. "La primaire, c'est pas la dispute, c'est la mobilisation", conclut le dirigeant.
Le cas Hollande
D'autant qu'au-delà de la louable volonté de mobiliser le peuple de gauche le PS ne peut simplement pas supprimer cette primaire alors que François Hollande est plus que jamais en campagne, et qu'à la faveur de la sortie de course de DSK il réalise un bond spectaculaire dans les sondages et devance largement Martine Aubry.
D'ailleurs, cette dernière n'évoque jamais la suppression de la primaire. Lorsqu'elle arrive sur la terrasse du sixième étage de la médiathèque qui surplombe la ville rose, elle est interrogée sur la suggestion de Bartolone. Elle refuse de répondre et tourne les talons. Mais elle venait de dire qu'aujourd'hui, "c'est le temps du projet". "Il y aura le temps des candidatures, le temps du rassemblement de la gauche, le temps des primaires et puis l'élection." Une manière de répondre.
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