lundi 9 mai 2011

Fillon, VRP du bilan. Et après?

"Il est gonflé, Fillon, de dire qu’en 2006 il était dans l’opposition!" Un des ministres chiraquiens du gouvernement n’a pas digéré le lapsus du Premier ministre. Jeudi, à la fin de sa conférence de presse, François Fillon tente de justifier pourquoi en 2006 il avait théorisé dans un livre (La France peut supporter la vérité) la nécessité de supprimer le poste du Premier ministre. "Quand on est dans l’opposition, on a toujours la tentation de la radicalité", lâche-t-il devant ses ministres. Les sarkozystes sourient. Les chiraquiens restent sans voix.
Ce fut le seul impair de cette opération bilan des quatre premières années du quinquennat. À Matignon, on est ravi de la séquence qui permet à Fillon d’être en première ligne. Il faut dire que le Président, une fois n’est pas coutume, a choisi de lui laisser le champ libre. "Sarkozy a intérêt à laisser Fillon défendre le bilan. 2012 ne se jouera pas là-dessus et les résultats seront toujours sujets à caution", relève un des conseillers du chef de l’État. Un avis qui n’est pas partagé par tous à l’Élysée.

Il décore les Sarthois

Pour Fillon, c’est du pain bénit. Lundi, il était au 20 Heures pour réagir à la mort de Ben Laden. Jeudi, il réunissait ses ministres pour vanter le bilan et prononcer un discours très offensif contre la gauche. Lucide, il a pris soin de reconnaître "quelques erreurs". "On ne fanfaronne pas avec les Français", estime-t-on à Matignon.
Enfin, Fillon inaugurera le 12 mai la nouvelle émission politique de TF1, Parole directe. Vingt minutes en prime time pour clore une des séquences médiatiques les plus soutenues depuis sa nomination en 2007. Car le bilan de Sarkozy est aussi celui de Fillon. Après une période de tensions entre les deux hommes, leurs rapports semblent à nouveau au beau fixe.
À un an de la présidentielle, Fillon se cherche maintenant une place dans la campagne. Il sait qu’il devra en priorité "faire tourner la boutique". Mais il espère "mettre sa patte" dans le programme. En attendant, il a pacifié ses relations avec Jean-François Copé. Un déjeuner gastronomique dans un des restaurants que fréquentait naguère Chirac. Les deux hommes n’ont, en tout cas, pas abordé le parachutage de Fillon à Paris. "Ce ne serait pas malin de se mettre dans l’arène maintenant", confie un filloniste. Fidèle à sa légendaire prudence, le Premier ministre, dont on dit qu’il devrait être candidat aux législatives à Paris, continue de décorer à la pelle ses amis sarthois.
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