Jusqu'ici mutique sur ses intentions - et alors que ses soutiens la pressaient ces derniers jours de se lancer dans la bataille -, la maire de Lille a en effet admis, sur le plateau du JT de France 2, qu'elle prendrait ses "responsabilités" quand le moment sera venu. Des propos évidemment analysés comme un premier pas dans la course à la magistrature suprême et auxquels le favori des sondages au PS depuis la mise hors course de Dominique Strauss-Kahn a apporté la réplique dimanche soir au cours d'un autre JT, celui de TF1.
Extrêmement déterminé
"Je suis là pour essayer de convaincre et pas d'empêcher ou de me substituer à telle ou telle candidature qui pourrait être absente", a déclaré François Hollande, en visant sans le dire Martine Aubry, dont il dit toutefois "respecter" la possible candidature. Extrêmement déterminé - voire agacé par moment - l'élu corrézien l'a d'ailleurs martelé : il est en campagne "depuis deux mois", tout entier tourné vers son objectif d'"être le candidat de la victoire" pour la gauche en 2012. Interrogé sur les chausse-trapes ou le "front anti-Hollande" qui pourraient se dessiner au PS - "on ne va pas confier une Ferrari à quelqu’un qui n’a pas le permis", a récemment glissé un cadre du parti au JDD dans une image parlante - l'ancien numéro 1 du parti a indiqué qu'il "ne peut pas l'imaginer". "Le rendez-vous est trop important, a-t-il jugé. Ce sont des objectifs tellement élevés que moi, je ne suis pas dans la préparation d'un congrès du Parti socialiste", a ironisé celui qui ne veut pas se "laisser distraire par des compétitions", rappelant qu'il n'a que "la droite et l'extrême droite" comme seules adversaires.
L'opinion adhère
"Je veux m'adresser aux Français eux-mêmes. Ce sont eux qui vont voter, ce sont eux qui vont choisir", a encore dit François Hollande sur TF1, saisissant l'occasion de préciser une nouvelle fois son concept de président "normal". "Je considère que ce que nous vivons depuis 2007 n'est pas normal", a-t-il estimé dans une saillie dirigée contre Nicolas Sarkozy. "Un président normal c'est celui qui est capable de donner confiance, donc d'avoir de la cohérence et de la constance, ce qui nous a manqué depuis 2007", a-t-il ajouté, synthétisant sa pensée de la manière suivante : "Il faut avoir une ambition élevée pour les Français et une humilité si on veut être le président du quotidien".
Et visiblement, sa stratégie s'imprime dans l'opinion. En milieu de semaine, un sondage Ifop pour leJDD.fr montrait que 57% des Français considèrent François Hollande comme un "bon candidat" à la présidentielle, alors que Martine Aubry plafonne à 47%. Mieux, alors que la plupart des cadres du parti semblent pencher pour la première secrétaire, les sympathisants PS ne font pas, eux, de différence entre les deux options. Dans la même enquête, l'une comme l'autre sont en effet considérées positivement par 80% des sondés. Et même si le chemin est encore long - dans une enquête pour Vivavoice à paraître lundi dans Libération, 44% des Français souhaitent le voir accéder à l'Elysée contre 51% qui ne le veulent pas - l'homme de Corrèze préfère savourer. "Mieux vaut être en tête dans les sondages qu’en queue!", a, dans un sourire, confié François Hollande au JDD, samedi, lors d'un déplacement de campagne dans l'Orne.
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