"J’ai appelé Nicolas Sarkozy le dimanche et il a eu la gentillesse de me recevoir le lendemain. Je trouvais que la situation tournait à l’irrationnel. J’ai pensé que c’était mieux d’aller le voir pour en parler ensemble", confie au JDD Claude Chirac. Que se sont-ils dit? "Notre conversation n’a pas vocation à être rendue publique", explique- t-elle. Dans l’entourage de Sarkozy, on n’est guère plus bavard. Le Président aurait obtenu, dit-on, la promesse d’une plus grande neutralité de son prédécesseur à l’approche de la prochaine échéance présidentielle. En clair, qu’on n’entendrait plus beaucoup Chirac deviser sur ses préférences pour 2012. Encore moins faire la promotion du socialiste François Hollande, son ami corrézien.
Le vrai-faux dérapage du patriarche
Ce n’est pas la première fois que Claude Chirac retourne à l’Élysée où, d’une main de fer, elle a tenu, pendant douze ans, la communication de son père. Il y a un an, elle avait été invitée à déjeuner par le chef de l’État. Claude Chirac, qui connaît Nicolas Sarkozy depuis le début des années 1980, n’a jamais caché qu’elle n’était pas toujours en phase avec la politique de l’actuel Président.
Cette rencontre prouve en tout cas combien le clan Chirac a pris au sérieux le vrai- faux dérapage du patriarche. Le gendre de l’ex-président, Frédéric Salat-Baroux, avait décroché son téléphone à deux reprises le dimanche matin pour informer Xavier Musca, secrétaire général de l’Élysée, qu’un communiqué allait corriger les propos de Chirac. L’humour corrézien n’a, en effet, pas du tout fait rire Sarkozy. Un humour qui l’aurait "blessé". "Il ne faudrait pas que Chirac oublie que l’UMP a réglé son ardoise avec la Mairie de Paris", fulmine un conseiller. Quant à Chirac, il a pu mesurer cette semaine que sa popularité restait intacte. Prenant un verre à la Rhumerie, il a été acclamé par les passants sur le boulevard Saint-Germain.
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