jeudi 9 juin 2011

Royal entretient sa flamme

Elle y croit encore. Alors que sa candidature ne décolle pas dans les sondages et que ses adversaires au Parti socialiste ne voient plus en elle une menace importante, Ségolène Royal ne désespère pas. Au contraire. "Ma détermination est totale, tranquille, concentrée, solide", affirme-t-elle ainsi dans un entretien à L'Express paru mercredi. On la disait en panne de motivation et prête à se rallier à la candidature DSK quand celle-ci était encore d'actualité, mais non, Royal continue, notamment car elle pense qu'elle "ferait pour la France une très bonne présidente".
"Je pense que je ferai pour la France une très bonne présidente, je m'en occuperai bien, les Français seront apaisés, le travail sera protégé, les PME auront les moyens de se développer, les institutions fonctionneront bien, notre pays deviendra une grande puissance écologique, le pouvoir sera rendu au peuple français", prophétise-t-elle dans un tableau idyllique. "Les gens seront au clair avec les droits et les devoirs de chacun. Un euro dépensé sera un euro utile. Les valeurs morales et familiales seront défendues, la dignité des femmes sera garantie. Et la France retrouvera ses principes d'égalité et de fraternité. Chacun saura qu'il ou elle peut réussir et que le pays a besoin de tous", ajoute la présidente de la région Poitou-Charentes, listant son programme personnel.

"Je répondrai à votre question quand j'aurai gagné en 2012"

Mais l'"envie" personnelle ne fait pas tout, il faut aussi composer avec les adversaires. Et notamment avec son ancien compagnon, François Hollande, favori de la primaire avec Martine Aubry. Un candidat qui se voit en "président normal" : "Il a le droit de se définir ainsi. Est-ce suffisant?", glisse Royal, qui veut se démarquer du président du conseil général de Corrèze. Ainsi, sur son thème de prédilection à lui, la fiscalité. "Une réforme fiscale s'impose, afin que le travail soit moins taxé que le capital", estime-t-elle, précisant que si elle était élue, elle "lancerait tout de suite les états généraux de la fiscalité". Mais elle est "contre la fuite en avant de la fiscalité". "Un point qui (la) distingue de François Hollande, qui a annoncé une hausse des impôts". En revanche, elle se dit "assez d'accord avec le principe de 'démondialisation' porté par Arnaud Montebourg".
Et comment se sent-elle avec le reste du Parti socialiste, elle qui a toujours aimé s'en tenir éloignée jusqu'en 2010? Par deux fois, dans cette interview de trois pages, elle dit qu'il faut aller plus loin que ce que propose le projet socialiste, sur l'entrée des régions au capital des entreprises aidées et sur la sécurité. Bien qu'elle admette, sur ce dernier point, que le PS a bougé depuis 2007 et ses coups de boutoir sur l'"ordre juste". Une manière de se différencier aussi de Martine Aubry, qui porte et défend le projet socialiste de ville en ville. Reste un adversaire, celui qui l'a battue en 2007, Nicolas Sarkozy : "Je suis aux antipodes de tout ce qu'il est, de tout ce qu'il fait", tranche-t-elle. Et à la question "pourquoi avez-vous perdu en 2007?", elle s'amuse : "Je répondrai à votre question quand j'aurai gagné en 2012. Promis!"
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