mercredi 20 juillet 2011

Affaire Banon : Hollande refuse "la manipulation"

L'enquête sur l'affaire Banon avance à coups d'auditions. Selon une source proche du dossier, les enquêteurs s'interrogent sur la qualification des faits allégués. S'ils devaient être requalifiés en agression sexuelle présumée, ils seraient prescrits et par conséquent l'enquête serait classée sans suite. Les policiers ont déjà auditionné plusieurs proches de Tristane Banon au moment des faits, en particulier Camille Strauss-Kahn qui était une amie de la jeune femme. Citée dans la presse, Tristane Banon aurait déclaré s'être confiée dès 2003 à la fille de DSK, dans un café à côté de la Sorbonne. La mère de Camille et ex-épouse de DSK, Brigitte Guillemette, marraine de Tristane Banon, a aussi livré son témoignage, vendredi. Elle va par ailleurs porter plainte pour diffamation contre Anne Mansouret, la mère de Tristane Banon, a annoncé mardi son avocat. Mme Guillemette "dément catégoriquement" des propos que Mme Mansouret lui prête dans un article de lexpress.fr. Un journaliste a également été entendu mardi.

François Hollande, de son côté, sera également entendu "comme toutes les personnes ayant pu recevoir des confidences" de Tristane Banon, dit-on de source judiciaire. "Je suis à leur disposition. Je n'ai rien à cacher, rien à me reprocher. Mais je n'accepterai aucune utilisation politique de ce dossier", a-t-il déclaré au Monde daté de mercredi, avant de rejeter lors d'un déplacement à Dijon toute "manipulation" comme "instruments du débat politique", tout en souhaitant être entendu par la justice "le plus rapidement possible".

Aurélie Filipetti "pas convoquée pour le moment"
Il reconnaît avoir parlé de l'incident présumé avec Anne Mansouret et lui avoir conseillé de parler à la police. "Anne Mansouret, que je connaissais, avait souhaité me parler d'un sujet personnel, à savoir que sa fille avait eu un incident avec Dominique Strauss-Kahn", a-t-il déclaré au Monde. "Elle ne m'avait donné aucun détail, ni demandé quoi que ce soit, et je lui avais répondu que la meilleure solution était que, si sa fille avait eu un problème, le mieux était qu'elle en parle à la police", a-t-il ajouté en estimant que "le PS n'avait pas à se comporter en juge" dans cette affaire. François Hollande dit ne pas se souvenir d'avoir appelé Tristane Banon, aujourd'hui âgée de 32 ans, et affirme qu'il était "gêné qu'on vienne (lui) parler de cette histoire".
Une autre socialiste Aurélie Filippetti, qui aurait été alertée des accusations par Anne Mansouret, a déclaré à l'AFP qu'elle "n'a pas été convoquée pour le moment" par la police. "Si c'est le cas bien évidemment je m'y rendrai." La mère de Tristane Banon avait aussi expliqué avoir parlé des faits allégués avec Laurence Rossignol, une "amie", secrétaire nationale du PS. "Je ne démens pas avoir eu cette conversation avec Anne Mansouret mais c'était une conversation privée et jamais dans ma vie politique, je n'ai révélé de conversations privées", avait déclaré en mai l'élue à l'AFP.
"Je la revois en train de me montrer les SMS"
Un journaliste de France Info, Philippe Vandel, a affirmé mardi se souvenir d'un récit que lui aurait livré Tristane Banon en 2003. Il a expliqué avoir vu la plaignante qui lui avait indiqué avoir été victime d'"une agression deux ou trois semaines avant" de la part de Dominique Strauss-Kahn, avant de lui montrer sur son portable des messages qu'elle aurait reçus de ce dernier. "Je la revois en train de me montrer les SMS. Oui, je suis quasiment sûr qu'elle me les a montrés", a déclaré à l'AFP le journaliste, qui travaillait à VSD à l'époque. Philippe Vandel, qui a précisé qu'il devait être entendu "fin août" par la police, se remémore également "des détails" que la jeune femme "secouée" lui aurait donnés. "Elle m'a dit qu'il lui avait arraché son soutif" et a ensuite décrit le lieu de rendez-vous dans ces termes : "ni un appartement ni un bureau, un endroit ni habité ni inhabité".
L'ancien patron du FMI a porté plainte pour dénonciation calomnieuse et qualifie d'"imaginaire" la scène d'agression. Il est également l'objet d'une plainte pour viol aux Etats-Unis, où le dossier de l'accusation a toutefois été fragilisé par des doutes apparus quant à la crédibilité de la plaignante, une femme de chambre d'origine guinéenne.
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