lundi 29 août 2011

Mélenchon interpelle ses "camarades" du PS

Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, a interpellé dimanche ses "camarades" du Parti socialiste leur proposant une "offre publique de débat", et a appelé à "la résistance de la patrie républicaine" face à la crise.
A La Halle Clémenceau de Grenoble, en clôture des "Remue-méninges" du Parti de gauche qui se déroulaient depuis vendredi dans la banlieue de la ville, le coprésident du PG a affirmé que la présidentielle était "une chance, pas une corvée", devant un millier de militants déployant drapeaux français et du Front de gauche PCF-PG-Gauche unitaire. "Mettons en garde les puissants et dominants" : "si vous nous enfermez les uns et les autres dans des caricatures pour transformer cette élection en une pitrerie, vous verrez se lever les vents violents dont vous n'avez pas idée aujourd'hui !", a-t-il lancé, avec son ton de tribun.

Un "coup d'Etat financier" en Europe

Dans une interpellation au PS, après des mois de critiques acerbes, il a déclaré : "Le Front de gauche ne mène aucune guerre de personnes, ne refuse le débat avec personne, il ne méprise personne à la condition qu'on le respecte et qu'on accepte de débattre avec lui des sujets qu'il propose et des perspectives qu'il ouvre". Se disant "lassé d'être harcelé" sur ses préférences dans la primaire du PS, il a assuré "respecter le PS dans sa démarche", lui qui avait qualifié de "PMU politique" ce processus il y a quelques mois. "Nous n'avons pas d'adversaires à gauche mais oui, nous avons des divergences" et "demander qu'elles soient tranchées par le peuple ce n'est pas tirer à boulets rouges" sur les socialistes, a déclaré l'ex-sénateur PS, soulignant qu'"il ne faut pas que le goût de la compétition fasse oublier la préoccupation de l'intérêt général". Et de proposer une "offre publique de débat à tous nos partenaires de gauche qu'il s'agisse de nos camarades du NPA ou de nos camarades socialistes".

Mais l'ex-sénateur PS s'en est durement pris à François Hollande et son "cynisme inacceptable". Privé du "bon docteur Strauss-Kahn", c'est vers l'ex-premier secrétaire du PS que ses critiques se sont concentrées, le candidat à la primaire ayant, selon lui, "engagé la compétition" de l'austérité avec ses déclarations sur un retour à un déficit de 3% en 2013. Or Martine Aubry s'est engagée également sur les 3% en 2013. "On se rassemblera rien ni personne avec une telle méthode", a lancé l'ex-ministre, désireux de "ne pas gouverner comme nous l'avons fait dans le passé" mais "autrement", "de bas en haut, plutôt que de haut en bas".

S'il arrive au pouvoir, a-t-il promis, "les peuples ne paieront pas un euro" de la crise. "Doivent exclusivement payer ceux qui peuvent" (banques, entreprises du CAC 40), a-t-il fait valoir, souhaitant notamment la "titularisation séance tenante des 850.000 précaires de la fonction publique" et la taxation des revenus du capital à égalité avec ceux du travail. Face à la "planification de l'austérité" du gouvernement et au "coup d'Etat financier" en Europe où "chaque pays est au garde-à-vous" de la règle d'or, Mélenchon en a appelé à "la résistance de (s)a patrie républicaine" avec comme mot d'ordre "l'humain d'abord". "La révolution citoyenne aura lieu", a-t-il lancé, longuement applaudi, avant que ne résonne dans la Halle L'Internationale, puis La Marseillaise et la chanson "on lâche rien".
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